"On dispose d'un groupe bosseur"

Adjoint de Pascal Dupraz à l’Evian Thonon Gaillard, Stéphane Bernard a repris ce rôle au Stade Malherbe sur demande du Savoyard. Travailleur, l’ancien joueur du Gaillard FC dispose d’une solide expérience qu’il souhaite mettre au service du club. Le bras droit du coach a aussi la particularité d’avoir exercé au Havre ces deux dernières saisons, ce qui ne l’empêche pas d’être totalement acquis à la cause malherbiste en vue du derby de vendredi soir. Interview.

Stéphane Bernard est arrivé au Stade Malherbe Caen avec Pascal Dupraz au mois de Novembre 2019
Stéphane Bernard est arrivé au Stade Malherbe Caen avec Pascal Dupraz au mois de Novembre 2019

Stéphane, avant de te poser sur le banc du Stade Malherbe, quel a été ton parcours ?

En tant que joueur, je suis passé par le centre de formation du FC Gueugnon puis j’ai pris la direction de Montceau-les-Mines. Dès mes 18 ans, j’ai commencé à passer mes diplômes d’entraineur. A 20 ans, j’avais mon brevet d’état et à 25 ans, j’ai eu mon DE. En un an, j’ai eu tous les diplômes puis j’ai rejoint le FC Gaillard en Haute-Savoie en tant que joueur et entraîneur de jeunes. J’ai passé 17 années au FC Gaillard devenu Croix-de-Savoie puis Evian Thonon. Pascal Dupraz m’a lancé dans le bain alors que le club évoluait en National. J’étais préparateur physique au départ puis je suis devenu entraîneur adjoint. J’ai connu le CFA, le National, la Ligue 2 puis la Ligue 1. J’ai été adjoint de Pablo Correa, de Bernard Casoni et donc de Pascal. L’an passé, j’étais adjoint d'Oswald Tanchot au Havre et aujourd’hui, je suis très content d’avoir retrouvé Pascal à Malherbe.

On évoque souvent les entraîneurs adjoints dans le football. En quoi consiste ce rôle, notamment auprès de Pascal Dupraz ?

"l'adjoint peut toujours apporter un petit plus au coach"

Déjà, le rôle d’adjoint c’est se mettre au service du coach. En retour, il faut que ce dernier ait confiance à 100% en son adjoint. La relation dépend des entraineurs, certains aiment avoir la mainmise sur les entrainements mais en ce qui nous concerne, Pascal me fait entièrement confiance. Je sais ce qu’il attend et ce qu’il veut, même s’il y a des séances où il demande à travailler tel ou tel aspect. Dès lors, je mets quelque chose en place et on en discute avant et après. Je suis aussi au service des préparateurs physiques puisqu’il y a des planifications à faire sur la semaine et sur le mois. On est toujours en communication avant, pendant et après une séance. L’adjoint est au service du coach selon moi mais il est aussi là pour lui apporter quelque chose. Parfois, il dispose d’une vision que l’entraîneur n’a pas. Moi ça fait 22 ans que je suis adjoint et je prends toujours énormément de plaisir.

À ton arrivée à Caen, quelles ont été tes premières missions avec Pascal Dupraz vis à vis de cette équipe que tu découvrais ?

Déjà quand tu arrives dans un club, il faut prendre contact avec l’environnement, avec les gens du club, comprendre comment les choses s’y passent. A partir de là, il faut essayer de mettre tes principes et tes codes de travail en place. Parfois, c’est dur à accepter pour les joueurs, je prends un exemple tout bête : il n’y a plus de casques et d’écouteurs quand on descend du bus, quand on descend de l’avion ou lorsqu’on est dans le vestiaire. C’est des petites choses qui piquent peut-être certains joueurs mais ce sont des codes qu’on met en place. Sur le terrain, on a des principes de jeu qui changent d’autres coaches. Au départ, on sentait que le groupe était touché mais aujourd’hui, je pense que notre arrivée a été positive même s’il y a eu quelques défaites dernièrement. On dispose d’un groupe bosseur, appliqué. Peut-être d’ailleurs qu’on en demande trop la semaine. Si on garde notre état d’esprit, je ne vois pas comment on pourrait ne pas s’en sortir dans le futur.

Dans le rôle spécifique que tu occupes, quelle relation entretiens-tu avec les joueurs ?

J’ai parfois des liens avec certains joueurs qui n’existent pas entre ces derniers et l’entraîneur. Parfois, on peut faire ressortir des choses qu’ils n’arrivent pas à exprimer devant le coach. C’est à moi d’aller voir les joueurs pour discuter de foot mais aussi parfois de sujets qui dépendent de leur vie privée pour pouvoir ressortir des éléments qui pourraient peut-être créer un déclic. Parfois, Pascal envoie un message à tout le groupe et moi je vais voir ensuite certains joueurs pour bien leur faire comprendre qu’il ne faut pas le prendre au tout positif ou au tout négatif. De temps en temps, Pascal aime aussi piquer ses joueurs et c’est mon rôle de m’assurer que le message passe correctement. Pascal m’a toujours dit que je n’avais pas d’autorité avec les joueurs mais une vraie proximité avec eux, par exemple il peut m’arriver de plaisanter avec eux ou de jouer au ping-pong notamment. Je précise que si Pascal dit quelque chose à un joueur, dans la foulée il peut lui tapoter la tête pour bien lui faire comprendre qu’il s’attaque au joueur mais clairement pas à l’homme. Depuis 22 ans, j’ai vécu des belles choses tant sur le côté humain que sur le côté sportif. Sur le côté sportif, je ne me rappelle pas avoir vécu une montée dans une mauvaise ambiance. Au contraire. Il faut surtout travailler dans une bonne ambiance et avec du respect. On voit qu’on est une équipe dans les moments difficiles et il faut parfois en passer par-là pour voir naître un groupe.

Tu as la particularité d’avoir officié chez le voisin et rival du Havre et te voilà désormais dans la maison caennaise. Est-ce difficile de passer de l’un à l’autre et comment vas-tu vivre le derby de vendredi ?

"j'ai envie que l'on offre une victoire aux supporters à océane"

Quand je vais jouer contre le HAC, mon objectif sera clairement de gagner. J’ai fait ce que devais faire là-bas, maintenant je suis à Caen. Je sais qu’il y a de la rivalité mais je peux vous assurer que je serai le plus heureux du monde si on s’impose vendredi. Je vais revoir certains de mes anciens joueurs mais ils me connaissent, ils savent que je ne suis pas là pour leur faire de cadeau, ni mal me comporter bien sûr car il faut avoir du respect. Mais je serai à 200% derrière le SM Caen et si je peux gagner contre le HAC, je le ferai avec un très grand plaisir. Je ne serai pas acteur sur le terrain mais je pousserai nos joueurs à se surpasser pour le club, pour les objectifs, pour la rivalité et bien sûr pour les supporters car il faut le dire, nous avons de vrais supporters. Quand j’en vois cent ou deux cents alors qu’on joue à cinq heures de route de Caen, d’une, je leur tire mon chapeau, de deux je souhaite leur donner de la joie en gagnant vendredi. Si on y arrive, ce sera comme je l’ai dit avec un très grand plaisir.

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