Herman, après une blessure survenue cet automne, tu donnes l’impression d’avoir retrouvé un bon état de forme…
Oui, d’ailleurs en ce moment, je me sens bien sur tous les plans. Physiquement, ça commence à aller bien mieux par rapport à ma blessure du mois de novembre. Je commence à retrouver de belles sensations et je fais en sorte d’aller de l’avant, comme toujours.
Depuis la fin de saison dernière, on a fait appel à toi à 18 reprises en championnat. Quel regard portes-tu sur ton début d’aventure chez les pros ?
C’est positif. Je ne me suis pas mis de pression et j’ai toujours été bien entouré avec les cadres de l’équipe. C’était simplement compliqué au regard des résultats car on ne gagnait pas beaucoup. Tout le monde sait ce qu’on a vécu ces derniers mois. Mais personnellement, j’ai considéré ces débuts en pro comme l’occasion de prendre de l’expérience.
Revenons en arrière. L’an passé, c’est un certain Rolland Courbis qui a décidé de te faire passer de la réserve au monde pro. Quel souvenir gardes-tu de tes débuts en équipe première ?
On affrontait Dieppe en N3, et le coach Courbis est venu au match. Il a demandé à Thomas Fernandes, l’entraîneur de la réserve, de me faire sortir et il est venu me voir en me disant « Herman, demain tu seras avec les pros, j’ai beaucoup aimé ton match et c’est pour ça que j’ai demandé à ce que tu sortes pour que tu sois frais demain. » Je serai marqué toute ma vie par ce souvenir. Ensuite, nous sommes donc partis à Monaco pour ma première dans le groupe. Je ne suis pas rentré en jeu mais je l’ai vécu comme un rêve. En plus, on réalise un hold-up 1-0 même si l’équipe avait fait un bon match là-bas.
Cette saison, on t’a vu participer à la fois aux matchs de Domino’s Ligue 2 et à certains de National 3. Quel regard portes-tu sur ces deux aventures ?
J’ai l’habitude de passer d’un niveau à un autre, on est habitué dès le centre de formation à vivre des saisons comme ça. Je me rappelle qu’à mes 18 ans, j’étais avec la N3 et parfois j’évoluais avec le groupe U19. C’est à peu près pareil maintenant entre N3 et L2. Disons que c’est la même chose qu’avant mais que c’est chez les grands maintenant. Tout ça fait que je ne manque pas de repères, d’autant que je suis bien entouré. Tous les joueurs comme moi arrivent selon moi à faire facilement la bascule.
Cette saison est l’occasion pour toi de poursuivre ton apprentissage du haut niveau et on te sait encore en recherche d’efficacité…
Je n’ai pas encore marqué cette saison, je n’ai réalisé que des passes décisives. Je ne dirais pas que c’est ma pire saison depuis que je suis au Stade Malherbe car je viens de passer pro, je suis jeune, je suis encore en apprentissage. Mais cette saison est compliquée car j’attends plus de moi-même. J’espérais me montrer plus décisif. J’ai eu ma chance en début d’année, je sais que le club est compréhensif sur la difficulté que ça pouvait être. Je suis un enfant du club et j’étais frustré par les résultats en début de saison, j’avais même honte d’être à cette place. Maintenant ça va, l’équipe tourne et je sais que le staff compte sur moi.
La contrepartie de tout ça, c’est qu’on découvre un Herman Moussaki capable de créer le jeu et d’initier les actions à défaut de les conclure…
J’aime bien créer, évidemment. J’aime le jeu et quand les gens me voient, ils ont parfois l’impression que je ne suis qu’un joueur qui court et qui pousse la balle. Moi j’aime davantage le jeu, demander le ballon dans les intervalles. J’aime mettre un peu de folie dans l’équipe. Je suis un peu moins à la finition maintenant, c’est vrai parce que comme je vois que je ne marque pas assez, je crois que je m’éloigne du but. C’est un réflexe inconscient. Mais j’ai conscience qu’il faut que je bascule et que je marque davantage. Ça m’embête beaucoup quand même de ne pas trouver le chemin des filets car c’est la première fois que ça m’arrive. J’ai toujours marqué par le passé, notamment l’année dernière où j’étais le meilleur buteur de la N3.
Toi qui es un enfant du club, comment te sens-tu au Stade Malherbe ?
Franchement, ici c’est la maison. C’est mon premier club professionnel, j’ai fait mes classes ici. Je suis là depuis mes 17 ans, avant j’étais à Brétigny-sur-Orge. J’ai vécu des moments inoubliables comme lorsqu’on a fini champions en U19 après une grosse saison. J’ai rencontré plein de coachs, j’ai plein de souvenirs et je me sens très bien. Désormais, j’aimerais m’imposer dans le club, je voudrais écrire une partie de l’histoire du Stade Malherbe car c’est mon club formateur. Ce serait regrettable de partir d’ici et de savoir que derrière moi je n’ai rien laissé. Même si j’ai accompli des choses chez les jeunes, le plus important, ça reste d’en réaliser chez les pros.
