- Le contexte
2014/2015 est la saison – forcément incertaine – du retour en Ligue 1. Pour la première fois depuis qu’il est à la tête du Stade Malherbe, Patrice Garande a la charge de mener ses troupes dans l’aventure de l’élite. Après des débuts virevoltants marqués par deux victoires lors des trois premiers matchs, les Malherbistes sombrent peu à peu, happés par la dure réalité du terrain. Si bien qu’arrivés à la trêve, les Normands sont tout bonnement derniers du championnat et nombreux observateurs voient déjà le club calvadosien de retour en Ligue 2 à l’issue de la saison.
Seulement, la phase retour va tout changer. Ou presque. Armés d’une énergie, d’une distribution et d’une méthode nouvelles, les Caennais mettent le pied au plancher et enchainent les prestations de premier plan : victoires 4-1 contre Reims, Rennes et Lens, match nul 2-2 inespéré sur le terrain du PSG, succès marquant 3-2 sur la pelouse du Vélodrome après avoir été mené 2-0… La phase retour ressemble à un rêve pour les supporters mais les exploits n’ont alors servi qu’à contrebalancer le début de saison manqué. Pour rester en Ligue 1, à l’heure de recevoir Lyon ce samedi 9 mai 2015, une victoire est fortement recommandée.
Seulement voilà, Lyon n’est alors pas n’importe quel adversaire. Corentin Tolisso, Nabil Fekir, Alexandre Lacazette et les autres ne sont qu’à trois points du leader parisien (avec une meilleure différence de buts) à trois journées du terme. Les Rhodaniens débarquent sur la pelouse de d’Ornano avec l’idée de l’emporter mais ils vont vite déchanter. Courageux, incisifs, solidaires, les Caennais enchantent leur public et éteignent Lyon en toute fin de première mi-temps grâce à un doublé plein de panache (41’, 44’) de Nicolas Benezet, arrivé au mercato d’hiver en provenance d’Evian Thonon Gaillard. En deuxième période, Lyon a beau pousser, Caen s’accroche à son exploit, en équipe. Sloan Privat contrecarre même définitivement les plans lyonnais en inscrivant le but du 3-0 (85’). L’exploit est total, la jubilation immense : Caen se défait largement de l’ogre lyonnais et s’offre son maintien de manière quasi-officielle. Oui, ce SMC-OL 2014/2015 n’a pas volé sa place au sommet du panthéon des matchs de la décennie !
- Qu’en a dit la presse ?
Qu’elle soit locale ou nationale, la presse n’a évidemment pas manqué de décortiquer ce moment important de l’histoire caennaise récente. « Devant un stade en liesse, Malherbe s’offre une victoire de prestige, mais surtout trois points essentiels dans la course au maintien, » écrit ainsi l’hebdomadaire caennais Liberté. « Le pressing tout terrain et parfois héroïques des Caennais fut trop contraignant pour ces Lyonnais sans idées, » note Le Parisien qui poursuit alors : « Dans un stade d'Ornano transformé en arène bouillonnante, l'OL boit même le calice jusqu'à la lie en encaissant un troisième but sur un contre mené par Bazile et conclut de près par Privat sur un centre de Lemar (3-0, 85e). »
Ouest-France de son côté rend alors hommage au gardien Rémy Vercoutre, héroïque face à son ancienne équipe : « Les hommes d'Hubert Fournier ont tout tenté pour revenir en deuxième période mais Rémy Vercoutre a multiplié les parades quand les attaquants lyonnais n'ont pas manqué d'adresse. » L’Equipe enfin salue la performance de Nicolas Benezet et met en avant le mercato hivernal très cohérent des Malherbistes : « A l’heure du bilan, Caen ne manquera certainement pas de mettre en exergue l’apport du mercato hivernal dans son opération maintien. Des deux joueurs débarqués en Normandie au mois de janvier, il avait jusque-là été beaucoup question d’Emiliano Sala, buteur à cinq reprises entre la 25e et la 31e journée. Prêté par l’ETG pendant que Mathieu Duhamel faisait le chemin inverse, Nicolas Bénézet, lui, s’était bien signalé face à Marseille (2-3, 27e j.) et Nice (1-1, 35e j.) » Mémorable.
- La déclaration
« Je suis fier de mes collègues. On a fait un tuc que personne ne pensait réalisable. Nous nous sommes battus comme des chiens. C'est émouvant, j'avais mal à la hanche avant le match. J'ai dû subir une infiltration. Je ne savais même pas si j'allais jouer le match à quelques heures du coup d'envoi. » Rémy Vercoutre
- Bilan de l’élection du match de la décennie
1. Caen/Lyon (3-0, Ligue 1 2014/2015)
2. PSG/Caen (1-1, Ligue 1 2016/2017)
3. Marseille/Caen (2-3, Ligue 1 2014/2015)
3. Caen/Lyon (1-0, Coupe de France 2017/2018)
Etaient aussi nommés :
Bordeaux/Caen (1-4, Ligue 1 2015/2016)
Caen/Lyon (3-2, Ligue 1 2010/2011)
Rennes/Caen (1-4, Ligue 1 2014/2015)
Caen/Monaco (3-0, Ligue 2 2013/2014)
