Fabrice Vandeputte, homme de valeurs

Arrivé en 2018 chez les « rouge et bleu », Fabrice Vandeputte aura tout connu ou presque en Normandie. Ce Ch’ti de 51 ans va pouvoir se servir de ses nombreuses expériences pour remplir sa mission avec le groupe professionnel du Stade Malherbe. Portrait.

Fabrice Vandeputte dirigera son premier match officiel à la tête du Stade Malherbe demain soir
Fabrice Vandeputte dirigera son premier match officiel à la tête du Stade Malherbe demain soir
  •  Un ch’ti dans l’Oise

« Toute ma famille est originaire du bassin minier, je suis né à Mazingarbe, c’est juste à côté de Lens. Mes parents ont dû s’expatrier assez rapidement, mon père était engagé dans l’armée et ma mère terminait ses études. Toutes mon enfance je l’ai vécu à Nogent-sur-Oise, à une soixantaine de kilomètres de Paris. Comme ce n’était pas très loin, on remontait assez régulièrement voir toute la famille avec mes parents et mes quatre frères. »

  • Souvenirs de 1978

« Je m’intéressais un peu au football puisque mon père jouait à un niveau amateur et mes oncles étaient abonnés à Bollaert. Mais c’est devenu une vraie passion avec la Coupe du Monde de 1978, je me souviens notamment du match de l’Équipe de France face à l’Argentine. C’est à ce moment-là que j’ai pris ma première licence à Montataire, c’était un club ouvrier avec une multitude de nationalités. J’ai commencé le football avec cette richesse de pouvoir côtoyer beaucoup de personnes différentes. »

  • Une relation forte avec le football

« Tout s’est très vite enchaîné après cette Coupe du Monde 1978. J’achetais tout le temps les France Football ou les Onze Mondial. J’aimais bien Pelé même s’il était en fin de carrière mais il avait gagné trois Coupes du Monde. Chez les Français c’était l’époque de Platini puis il y avait déjà une très belle équipe chez les Brésiliens avec Zico ou Socrates. »

  • Une formation au LOSC

« Je faisais régulièrement partie des joueurs appelés avec la sélection de Picardie tout en étant souvent surclassé. C’est à mes 14 ans qu’ils m’ont repéré et en 3e j’ai intégré la section sportive mais de Lens tout en jouant pour le LOSC. Je pouvais loger chez mes grands-parents, c’était le deal pour rejoindre Lille. Pendant un an j’ai fait beaucoup d’allers-retours entre les deux villes mais je savais où j’allais, j’ai pu intégrer le centre de formation par la suite. »

  • Premier contrat à Louans-Cuiseaux

« J’étais en fin de contrat au LOSC et personne n’a signé de cette génération. À l’époque il n’y avait pas d’agent ou de téléphone donc j’ai signé dans le premier club qui m’a proposé un contrat. C’était à Louhans-Cuiseaux en deuxième division, j’ai signé quatre ans là-bas. Il y avait souvent des joueurs du LOSC en prêt là-bas donc ça s’est fait assez rapidement. Après j’ai signé à Beauvais un an et Saint-Denis deux saisons en National mais j’ai rapidement mis de côté ma carrière de footballeur professionnel. »

  • Entraîneur-joueur en DH

« En 1998, j’ai tous mes diplômes d’entraîneur et mon frère m’appelle pour me dire qu’il y a un projet pour moi à Chantilly. J’ai dû attendre mes trente ans pour pouvoir coacher à ce niveau donc pendant deux ans je travaillais dans l’informatique dans l’entreprise du président. En 2000, je deviens entraîneur-joueur et on arrive à monter en CFA2. Puis je fais une dernière saison en tant qu’entraîneur et j’arrive à maintenir le club à ce niveau. »

  • Un passage à vide

« En 2002 je vis une année assez compliquée. Je divorce de mon premier mariage puis je décide de quitter Chantilly pour un projet au Sénégal. Je pense tout contrôler, c’était carré, j’avais même trouvé mon successeur pour me remplacer. Mais à l’arrivée j’ai été victime d’un arnaque, on m’avait promis d’être directeur d’une académie. Je me retrouve au chômage et divorcé à 33 ans donc ça a été assez compliqué à vivre, une vraie remise en question. »

  • Premiers diplômes d’entraîneur à 18 ans

« J’ai eu la chance qu’au LOSC, le directeur du centre nous imposait d’entraîner une équipe et de passer nos diplômes. Ils nous ont proposé de faire une formation continue pour les jeunes du centre mais aussi les jeunes professionnels. J’étais avec Jean-Michel Vandamme, Christophe Galtier, David Guion ou encore Rudy Garcia. On n’avait pas cette possibilité de continuer nos études en étant au centre donc à 18 ans j’avais mon diplôme du 1er degré. »

  • Retour à Louhans-Cuiseaux

« C’était peut-être un signe mais j’ai eu l’opportunité de débuter un projet à Louhans-Cuiseaux, là où j’avais débuté chez les professionnels. Ils étaient descendu tout en perdant le statut professionnel mais il y avait toujours le centre de formation. Je fais seulement une saison à la tête des U19 avant de rejoindre Rudy Garcia à Dijon. On se connaissait du LOSC et je l’avais recroisé lors d’un Louhans-Cuiseaux / Dijon, dans les toilettes du stade. C’était une belle opportunité pour moi, ils venaient de monter en Ligue 2. »

  • Dijon, Sochaux, Lens & Bourg-en-Bresse 

« J’avais tout à construire à Dijon, il n’y avait pas de centre de formation et j’avais en charge l’équipe réserve. Je suis resté quatre saisons là-bas mais j’avais fait le tour. C’est à ce moment que j’intègre le FC Sochaux, j’ai eu les U17 Nationaux pendant quatre ans et la réserve pendant deux saisons. On monte en CFA avec la réserve et on arrive à se maintenir avec des gamins, c’est une de mes plus grandes fiertés. J’ai été à la tête des U19 du RC Lens pendant trois ans avant d’arriver à Bourg-en-Bresse à la tête du centre de formation. »

  • Des histoires de confiance

« Ce que je retiens de mon parcours c’est qu’il faut rester soi-même. Tous les gens qui ont pu penser à moi à un moment donné, ce sont des gens qui me connaissent, qui savent comment je fonctionne. Il y a les compétences qui arrivent progressivement au fil des expériences mais aussi la façon de voir les choses, le relationnel est quelque chose de très important. »

  • Le respect avant tout

« J’ai été élevé comme ça mais je suis un homme de valeurs. La politesse et le respect sont des choses très importantes pour moi et j’aime les véhiculer. On doit avoir du respect pour toutes les personnes qui nous entourent. Je ne changerai pas, ça me paraît tellement évident et pour moi c’est une base très solide. J’aime les gens mais j’ai aussi du caractère, je déteste les injustices. Je veux que mon équipe me ressemble, respectueuses et travailleuse. »

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