J29. Face à Nice, le Stade Malherbe peut-il le refaire ?

De l'incroyable et improbable élimination du PSG en 1/8^e de finale de la Ligue des Champions, il y a deux jours, contre le FC Barcelone (vainqueurs 4-0 à l'aller, les Parisiens se sont inclinés 6-1 au retour en encaissant trois buts après la 88'), Patrice Garande en a tiré une leçon pouvant s'appliquer à sa formation : "Quand les joueurs croient en eux, se persuadent qu'ils peuvent le faire, qu'ils vont au bout de leur idée même quand ça semble cuit, il peut se produire des choses comme ça".

S'il n'est pas question de comparer cette affiche européenne à la confrontation qui attend le Stade Malherbe à Nice, une victoire à l'Allianz Riviera constituerait une sacrée performance pour les partenaires de Julien Féret. Invaincus à domicile en championnat (11V-3N), les Aiglons - solidement accrochés au podium (troisièmes avec 15 unités de plus que leur plus proche poursuivant*) - n'accusent que trois longueurs de retard sur le leader monégasque à dix "étapes" de la fin.

"Nice fait partie des prétendants (au titre)", ne passe pas par quatre chemins l'entraîneur caennais. Il faut dire qu'avec une moyenne de 2,2 points par rencontre depuis le coup d'envoi de cet exercice 2016-2017, les protégés de Lucien Favre avancent à un rythme de champion. Des "Rouge et Noir", toutefois, un peu moins flamboyants dans le jeu qu'en début de saison, mais toujours aussi redoutables (quatre succès pour un nul sur leurs cinq dernières sorties).

L'habitude de contrecarrer les grosses écuries

"Il ne faut pas oublier qu'ils ont participé à la Coupe d'Europe, disputé beaucoup de matches. C'est possible qu'ils ressentent un p'tit coup de moins bien, mais ils ne perdent pas. Lors de leur dernière victoire à l'extérieur (1-0 à Dijon le week-end précédent), ils ont affiché d'autres vertus avec des ressources mentales importantes", prévient le patron technique du SMC à la tête de la première équipe à avoir fait tomber le Gym en Ligue 1 cette saison (J12. 1-0).

Depuis, seul Monaco a imposé sa loi aux Niçois en championnat. "Le match aller ? Ça fait partie des choses qu'on est capable de réaliser", rappelle Patrice Garande dont le collectif a montré à maintes reprises ses prédispositions pour contrecarrer les plans des grosses écuries. Il suffit de se souvenir des succès aux dépens de Lyon début janvier et de Saint-Etienne il y a deux semaines ou de cette courte défaite contre le cours du jeu en Principauté juste avant la trêve de Noël.

"Sur le papier, ces adversaires sont plus forts que nous. Consciemment ou inconsciemment, les joueurs sont plus libérés. C'est normal qu'il y ait moins d'appréhension chez nous. Contrairement aux matches face à Nancy, Angers ou Lorient bientôt, on n'a pas la responsabilité d'une obligation de victoire", indique le coach normand. "Maintenant, pour obtenir un résultat contre ce genre d'équipe, on doit être à notre meilleur niveau. On ne peut pas faire un match moyen et battre Nice".

Avec le barrage, la donne pour le maintien a changé

Pour rééditer leur prestation du mois de novembre, les "Bleu et Rouge" devront se montrer "aussi performants défensivement" qu'à l'époque, mais peut-être plus inspirés offensivement. "Nice aime beaucoup avoir la possession, surtout au milieu. A travers notre animation, il faudra de la densité dans ce secteur", analyse le technicien caennais dans l'obligation de remodeler son onze de départ suite aux nombreux forfaits auquels il est confronté, principalement dans le cœur du jeu.

"A partir du moment où j'ai pris connaissance des indisponibilités, ma réflexion a été tournée sur la manière de trouver un équilibre au milieu. Est-ce qu'on garde ce système (3-5-2 ou 5-3-2) ? Est-ce qu'on le change ?", s'interroge Patrice Garande privé, entre autres, de Jonathan Delaplace, Jean-Victor Makengo et Steed Malbranque. "On va mettre en place une équipe avec des complémentarités et des joueurs qui sont à l'aise aux postes auxquels ils évolueront. L'idée n'est pas de les mettre en difficulté".

Un entraîneur ne perdant pas de vue l'objectif n°1 du Stade Malherbe: le maintien. "Il y a deux dates. Il faut tout faire pour être en Ligue 1 le 20 mai (date de la dernière journée). Si ce n'est pas le cas, ça doit être le 28 (au soir du match retour du barrage L1/L2). Il faut s'y préparer". Un barrage qui change complètement la donne pour le coach normand. "C'est ce qui explique que ce championnat est si difficile. Si ces barrages n'existaient pas, certaines équipes auraient déjà lâché".

*Lyon, quatrième, compte un match de moins.

 Patrice Garande "Les joueurs sont libérés dès qu'on sait qu'en face c'est plus fort!" #SMCaen #TeamSMC #OGCNSMC #Ligue1 pic.twitter.com/FWPdgmNC47

— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 9 mars 2017