Contre Angers, vous pourriez enchaîner une quatrième titularisation consécutive en charnière centrale ; ce qui ne s'est jamais produit depuis votre arrivée en Normandie à l'été 2016(1)…
"Aujourd'hui, j'ai la possibilité de m'exprimer à mon poste où j'ai réalisé de très bons matches dans le passé (dans ses précédentes clubs). En défense centrale, j'ai beaucoup plus d'expérience. Physiquement, quand tu peux enchaîner, tu te sens mieux, tu es moins fatigué, tu prends du coffre petit à petit… Après, dans le jeu, les automatismes reviennent très vite. Et tu retrouves cette confiance que j'avais pu perdre à cause de certains aléas (blessures)".
Quand Alexander Djiku, un des hommes forts du début de saison caennais, s'est blessé(2), certains observateurs extérieurs doutaient de votre capacité à le remplacer. C'est une belle réponse que vous leur apportez…
"Oui et non. Partout où je suis passé (Gueugnon, Tours, Nice), ça s'est toujours bien déroulé. J'ai toujours convaincu. Il n'y a qu'à Caen, que ça a pris un peu plus longtemps. Je ne vais pas toujours revenir sur les raisons. Pour moi, ce n'était qu'une question de temps. C'est vrai qu'ici, je dois me faire connaître un peu plus, mais je vais avoir 30 ans (le 28 octobre). Je ne suis pas un petit jeune qui découvre la Ligue 1. J'ai un bagage derrière moi qui m'a aidé pour négocier cette période".
Si on vous dit qu'on a l'impression que vous êtes le n°3 dans la hiérarchie des arrières centraux derrière Damien Da Silva et Alexander Djiku, qu'est-ce que cela vous inspire ?
"Je ne vois pas ça de cette manière. Pour moi, on a un groupe étoffé et de qualité. Et le coach doit bien faire des choix. Je les respecte même si, bien sûr, je ne suis pas forcément content quand je suis remplaçant. L'important, c'est de montrer au coach à l'entraînement qu'il n'a pas seulement un ou deux joueurs pour jouer à ce poste, mais trois, quatre, cinq… Après, la concurrence fait partie intégrante de notre métier. J'ai grandi et progressé avec elle. Pour ne rien vous cacher, j'ai toujours été l'outsider".
Alors que le Stade Malherbe avait encaissé 65 buts la saison dernière, le club aborde cette 9e journée avec le statut de meilleure défense du championnat (seulement quatre réalisations concédées)…
"Honnêtement, pour nous, les défenseurs, ça serait prétentieux et injustifié de s'en attribuer tout le mérite. Bien sûr que c'est flatteur, car quand on en prend plein, on se fait taper sur les doigts. Mais si, actuellement, on défend bien, c'est parce que toute l'équipe est concernée. Tout le monde fait les efforts, à commencer par les attaquants et les milieux. Du coup, on subit moins de vagues. Comme notre bloc est plus haut, on récupère les ballons plus haut. On est moins acculé dans notre camp, moins mis en danger".
Après avoir parfaitement négocié ce premier quart de championnat en dominant cinq des six derniers avant cette 9e journée, votre calendrier va se compliquer - tout du moins sur le papier - avec plusieurs grosses écuries à votre programme(3)…
"Bien sûr. Avec notre classement, les supporters peuvent s'enthousiasmer. C'est leur rôle, mais notre objectif reste le maintien. On sait que ce qui nous attend est plus dur. Déjà, et avec tout le respect que j'ai pour tout le monde, on va affronter des équipes de qualité supérieure. Et puis, on va être plus attendu. Maintenant, en ce début de championnat, on a remporté nos matches contre des concurrents directs. Quand on lutte pour le maintien, c'est là qu'on fait des différences. On l'a vu la saison dernière où on avait du mal contre ces adversaires. On avait bien réussi quelques coups contre des grosses équipes, mais ça ne nous a pas permis de prendre nos distances avec la zone rouge".
Où rangez-vous votre prochain adversaire : le SCO ? Comme un concurrent direct ou un candidat à la première partie du classement…
"Un peu entre les deux. Comme c'est une équipe qui ne se trouve pas en Ligue 1 depuis très longtemps, je dirais que c'est plutôt un concurrent direct. Mais d'un autre côté, cette équipe a montré de belles garanties et produit des choses très cohérentes. C'est une équipe très solide. A l'image de leur match contre Lyon, elle ne lâche jamais rien (mené 3-1 à la mi-temps, le SCO a arraché le nul 3-3 en seconde période). J'ai toujours le souvenir du parcours des Angevins quand ils étaient montés. Ils avaient passé la première moitié de la saison sur le podium".
(1)La saison dernière, Romain Genevois avait enchaîné sept titularisations de rang, entre les 3e et 9e journées, mais au poste d'arrière droit.
(2)Opéré d'un tendon d'Achille, Alexander Djiku devrait renouer avec la compétition à la mi-novembre.
(3)Monaco, Marseille, Nice, Bordeaux, Lyon et Paris d'ici la trêve de Noël.
- L1. J9 - SM Caen (5e) / Angers (12e), samedi 14 octobre à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
R.Genevois "Notre championnat, c'est le maintien! Il faut continuer à prendre des points contre les concurrents directs." #SMCSCO pic.twitter.com/a37zhy8HyF
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 12 octobre 2017
