Alaeddine Yahia : "Tout le monde nous voyait morts"

Sorti au bout de 17' sur une civière à Lille avec une minerve après un choc tête contre tête avec Sloan Privat contraignant l'attaquant à quitter aussi prématurément le terrain, "je n'avais jamais connu ça en 14 ans de carrière pro", Alaeddine Yahia a vécu une soirée radicalement différente face à Reims. Impliqué sur l'ouverture du score caennaise, coupable sur le penalty puis buteur, l'international tunisien revient sur ce premier succès du Stade Malherbe en Ligue 1 depuis le 25 octobre, tout en évoquant les perspectives de maintien avant un déplacement à Rennes.

Contre le Stade de Reims, nous avons vu une formation normande conquérante…

"J'en rêvais de cette victoire. C'était une affiche capitale, un virage. Ne pas gagner aurait constitué une catastrophe, mais nous avons pris la rencontre par le bon bout avant de reculer. En plus du succès, il y a la manière. Nous avons un peu soigné notre goal-average. Je considère que c'est une victoire à 3,5 points. C'est un match référence même s'il ne faut pas s'enflammer".

Que se passe-t-il sur l'action amenant le penalty rémois ?

"Je ne dois en aucun cas tacler. Mon adversaire se trouve dos au but. Je commets une erreur. A l'image de mes partenaires, j'avais trop d'envie. Il y a un mois, nous aurions peut-être concédé l'égalisation après le penalty, mais nous avons eu une réaction d'hommes en continuant de jouer vers l'avant. Mon but ? On peut l'oublier, car il n'est  vraiment pas beau même. Le principal étant qu'il compte comme les autres".

Patrice Garande évoque un changement au sein de l'effectif depuis la reprise. Quel est votre point de vue ?

"Nous avons beaucoup échangé entre nous. Une équipe n'est pas construite d'individualités. Nous avons besoin du collectif. Je tiens à féliciter l'ensemble du groupe, car tout le monde se défonce à l'image d'un mec comme Nicolas Seube. Même s'il n'a beaucoup joué, on ressent son amour du maillot. Il met ses tripes sur le terrain. Il existe plusieurs cadres dans notre équipe, mais c'est le plus emblématique".

Ces trois points relancent totalement le Stade Malherbe dans la lutte contre la relégation ?

"Le maintien, c'est un pari un peu fou. Au soir du 20 décembre, nous étions moribonds. Grâce à ce succès, nous revenons à deux longueurs du 17e et si nous l'emportons à Rennes, vous (les journalistes) allez tous nous voir sauvés. C'est la magie du football. Tout le monde nous voyait morts. Aujourd'hui, nous sommes encore dans le coma et j'espère qu'à la 38e journée, nous serons éveillés".

Avez-vous connu des situations similaires dans votre carrière ?

"En 2003-2004, je suis descendu en Ligue 2 avec Guingamp alors qu'il ne nous manquait qu'un point sur les quatre dernières journées dont trois à domicile. Contre Nice, chez nous, nous menons 1-0 à la 90' avant de se faire égaliser puis battre dans les arrêts de jeu. Celle-ci, elle restera dans les annales du football. Sloan (Privat) et José (Saez) se sont sauvés avec Sochaux et Valenciennes en ne comptant que 14 et 15 points à la trêve. Des histoires comme celle-là, on peut en raconter plein. Maintenant, il ne suffit pas de parler, il faut passer aux actes le jour des matches".

Comment vous sentez-vous personnellement ?

"Je me sens de mieux en mieux. J'éprouve de meilleures sensations. Comme toute l'équipe, j'ai traversé une mauvaise période, mais en aucun cas, ma blessure au genou (opération des ligaments croisés du genou nécessitant six mois d'arrêt entre avril et septembre) ne constitue une excuse. C'est pour les faibles. J'ai toujours essayé d'apporter mon expérience, de dire un mot, un encouragement pour mes coéquipiers même quand je me trouvais moins bien".

 

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