
Un hippo dans le bourbier
19 février 1994. Les Caennais sont dans une situation délicate en championnat : avec trois défaites et un nul depuis la reprise, ils pointent à une inquiétante dix-septième place, à un point devant Martigues, le premier relégable. La situation des Toulousains, dix-neuvièmes, n’est pas reluisante non plus. Les Normands profitent toutefois de la montée en puissance de leur recrue hivernale, Alexandr Mostovoï, mais aussi de la confiance apportée par leur victoire à l’aller, grâce à un but de Willy Görter (1-0). Mais le déplacement dans le Sud-Ouest ne va pas être de tout repos. Le matin du match, les avions ne peuvent décoller du l’aéroport de Carpiquet, qui est pris dans un épais brouillard. Après quelques réflexions, les joueurs et le staff prennent la direction de Deauville afin de rallier la Ville Rose dans les délais.Mais du rose, ils n’en verront pas vraiment la couleur : alors que des pluies abondantes se sont abattues depuis quelques jours sur la région, le Stadium s’est transformé en un véritable bourbier. Le match est logiquement âpre, haché par une pelouse qui se dégrade de minute en minute. Mais dans ces conditions météorologiques pour le moins compliquées, l’éclair vient d’Hippolyte Dangbeto qui vient idéalement couper un coup-franc de Laurent Dufour au quart d’heure de jeu. Dès lors, malgré la montée en puissance des locaux, les Caennais courbent l’échine, et se créent même les meilleures occasions en fin de partie. À la faveur des défaites de tous ses concurrents directs pour le maintien (Lille, Le Havre, Martigues, Angers), le Stade Malherbe reprend de l’air au classement.
Les grands et les petits
Au terme de leur sixième année en Division 1, le Stade Malherbe accroche finalement son maintien dans la douleur, en finissant l’exercice à la seizième place. Mais les Normands offrent quelques moments d’exception à leur public. Dans leur nouvel antre de Michel d’Ornano, qui accueillera plus de 16 000 spectateurs en moyenne, ils gardent leur place dans l’élite à la faveur d’un exploit contre le champion en titre, l’Olympique de Marseille, portés par un Mostovoï qui a alors enfilé la tenue de gala, pour définitivement marquer les mémoires malherbistes. Et cette saison 1993-1994 est aussi celle de l’émergence d’une nouvelle génération qui, sous les ordres de Pascal Théault et conduite notamment par David Sommeil et Frédéric Née, atteint la finale de la Coupe Gambardella.