Côte d’Azur, Côte d’Or, Côté d’Armor
Qu’il paraît loin le temps où les hommes du duo Mercadal-Courbis étaient corrigés par Saint-Étienne (0-5)… Au-delà des résultats, bien plus en adéquation avec les exigences d’un club en quête de maintien (trois victoires lors des cinq derniers matchs), c’est bien une nouvelle manière d’aborder ces rencontres-couperets que le Stade Malherbe montre à la France du football. Au moment où les côtes ont commencé à s’enchaîner et que la route s’est élevée, Malherbe a gonflé les mollets et choisi le bon braquet, pour que la roue tourne enfin dans le bon sens. Côte d’Azur, Côte d’Or et maintenant Côté d’Armor : le SMC se donne la possibilité d’enchaîner les bosses comme les puncheurs du peloton. Autour d’un Deminguet véritable aimant à ballons, d’un Fajr proche de son niveau automnal, d’une défense au sérieux rarement égalé cette saison et d’un Samba toujours autant à la fête, les Bleu et rouge ont fait montre d’envie et d’allant pour offrir à leur stade le spectacle qu’il attendait tant. Car que dire des 19 000 spectateurs présents dimanche dernier, venus crier leur amour indéfectible pour leurs couleurs ? Samedi soir, il est fort à parier qu’ils feront tout pour transformer l’antre guingampais en territoire normand…
La charrue avant le bus
Le fait que les supporters caennais aient répondu à l’appel de leur club pour faire le déplacement en nombre montre justement à quel point le public normand sait faire rimer dynamique sportive et engouement populaire. Ne mettons toutefois pas la charrue avant les bœufs : ce match, il faut encore l’emporter, pour laisser les Bretons à distance respectable, pour garder cette dix-huitième place synonyme de barrage et pour se donner la possibilité de regarder un peu plus haut. Certes, l’EAG semble depuis sa finale de Coupe de la Ligue perdue fin mars face à Strasbourg en déperdition, incapable de remporter la victoire en cinq rencontres et, surtout, d’être performant 90 minutes durant. Mais chaque supporter caennais sait comment peuvent réagir les bêtes blessées. Ne cédons pas à l’euphorie, pour respecter le plan des entraîneurs à la lettre et pour emballer le match. Malherbe devra probablement prendre l’initiative dans ce match, pour valider la dynamique dès les premières minutes, mais aussi pour instiller définitivement le doute chez les protégés de Jocelyn Gourvennec. Il faudra peut-être anticiper les angoisses, mais aussi les réactions d’orgueil des locaux, qui se battront, c’est sûr, avec toutes leurs armes et jusqu’aux derniers instants du match. Il sera alors peut-être temps de garer le bus devant le but. Mais sur ce point, toute la communauté malherbiste a déjà fait une partie du travail.