10ème saison au Stade Malherbe Caen
Du haut de ses 21 ans, Jessy Deminguet fait déjà partie des meubles à Malherbe. Ainsi, on en oublierait presque que le milieu de terrain entame seulement sa troisième saison chez les professionnels. Pourtant, que ce soit en fin de saison dernière ou actuellement sous les ordres du nouvel entraineur Rui Almeida, le jeune footballeur a pris du galon et décroché une place de titulaire au sein de l’équipe première. Le retour en Ligue 2, tout en sagesse, il l’aborde davantage comme une opportunité de progresser que comme une revanche sur la saison passée. « En Ligue 2 rien n’est acquis mais je pense pouvoir accomplir une saison complète, confie-t-il. L’année dernière, j’ai joué 20 matchs seulement, j’ai envie de faire une grosse saison. Jouer le plus possible c’est ma principale motivation. Ce qui m’importe aussi c’est qu’on donne du plaisir aux gens et à nous-même. »
Dès la mi-juin, l’ancien pensionnaire du centre de formation du SMC n’a pas hésité à l’heure de prolonger son bail avec le Stade Malherbe de deux ans jusqu’en 2023. « Le club a manifesté son intérêt de me prolonger moins d’une semaine après la fin de la saison dernière, explique-t-il. Je suis du coin, donc ça signifie beaucoup pour moi que Caen veuille me faire signer un nouveau contrat. » Jessy Deminguet est effectivement « du coin » et dans l’effectif actuel, difficile de trouver plus local parmi les joueurs de son calibre. Né à Lisieux en 1998 dans une famille de 11 enfants férue de football, le numéro 8 a fait ses classes dans la cité lexovienne avant de partir pour Caen dès l’âge de 11 ans : « Malherbe, c’est le club qui m’a donné ma chance quand j’étais jeune, c’est aussi celui qui me l’a donnée dans le monde professionnel. Je supportais l’équipe quand j’étais jeune. »
Parmi ses souvenirs les plus prégnants, le Lexovien vous citera bien évidemment son ciseau acrobatique gagnant réalisé à Metz (1-1) le 21 avril 2018 - son seul but en pro à l’heure actuelle au demeurant - qui avait permis à l’époque de ramener un point précieux de Lorraine dans la course au maintien. La nostalgie le replonge toutefois plus loin en arrière. « Quand j’étais encore à Lisieux, on a joué un tournoi à Argences, on jouait le Stade Malherbe,se rappelle-t-il. Je me souviens qu’on a perdu le match même si on jouait plutôt bien. Et juste après un recruteur du club est venu voir mes parents. C’est un bon souvenir que j’ai de quand j’étais petit. » Ce qu’évoque Jessy Deminguet, ce n’est nul autre que le début d’une formidable aventure qui aura vu ce gamin du Pays d’Auge gravir les échelons et grandir avec le blason du Stade Malherbe collé sur la poitrine.
Passionné de foot (mais aussi de pétanque), Jessy ne décroche pas ou presque lorsqu’il quitte le club, consommant à la télévision chaque match qu’il lui est possible de regarder. « Malheureusement ou heureusement, confie-t-il dans un rire. Je regarde beaucoup les matchs, je suis aussi les anciens de Caen que je connais. J’ai suivi Alex Djiku sous le maillot de Strasbourg à la télé dernièrement. Je suis tous les matchs européens et dès qu’il y a une rencontre, j’essaie de la regarder et d’apprendre. » S’il est évidemment un supporter assidu de Malherbe, le milieu de terrain rouge et bleu a aussi une affection toute particulière pour le Real Madrid. « Je les suis beaucoup, explique le Caennais sans toutefois réprouver le rival blaugrana. Pour le beau jeu, j’apprécie aussi le savoir-faire du Barça. Je suis pour le Real mais j’aime aussi regarder le FC Barcelone. D’ailleurs, jouer au Real Madrid, ce serait un rêve.»
Les rêves sont une chose, la réalité une autre. Et cette dernière offre à Jessy Deminguet de retrouver d’Ornano ce lundi soir avec au menu la redoutable équipe de Lorient. « J’ai hâte de commencer les matchs à domicile et de retrouver le public, l’équipe aussi, explique-t-il. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde. On veut faire plaisir aux supporters en gagnant des matchs et on sait que ça va passer par le jeu. » Fin analyste et lucide, le numéro 8 de l’équipe a toutefois conscience que tout n’est pas encore parfait : « Sur le premier match à Sochaux, on s’est senti fort défensivement, je pense que ce sera notre force cette saison. Il va juste rester à travailler l’aspect offensif pour espérer gagner des matchs. » Et que son sourire parfois timide ne vous trompe pas : sa bienveillance en dehors des terrains, le Malherbiste la transforme systématiquement en vigueur lorsqu’un match commence.
