Rui Almeida, entre passion et travail

Véritable globe-trotter, le nouveau coach du SM Caen Rui Almeida a déjà pris ses marques en Normandie.  De nature curieuse, passionné par son métier, il n’aspire qu’à une chose avec Caen : gagner. 

En France depuis 2015, Rui Almeida a eu l'occasion de coacher dans six pays lors de sa jeune carrière d'entraîneur
En France depuis 2015, Rui Almeida a eu l'occasion de coacher dans six pays lors de sa jeune carrière d'entraîneur

Rui, vous allez découvrir le Stade Michel d’Ornano ce lundi soir contre Lorient. Aux supporters qui vont vous découvrir sur le banc caennais, que pouvez-vous leur dire sur l’entraineur que vous êtes ?

Déjà que je suis une personne très calme et un entraineur qui s’acclimate très facilement, que ce soit à un pays, à un club ou à des joueurs même si j’ai mes idées de jeu, bien entendu. Sur le plan offensif, je ne m’adapte pas vraiment à l’adversaire. Par exemple, sur mes dernières saisons avec Troyes ou au Red Star, pas une fois je n’ai changé mon équipe en fonction de la formation qu’il y avait en face. Ce que je veux, c’est imposer mon style de jeu à l’adversaire pour gagner. 

Avez-vous une manière particulière d’aborder une rencontre sur le plan tactique ?

Avoir le ballon le plus de temps possible, c’est bien. Mais parfois, stratégiquement, il faut le lâcher. J’ai déjà entendu dire que les équipes de Rui Almeida n’avaient pas le ballon. D’accord. Mais elles gagnent. Quelques fois, mes équipes ont donné le ballon à l’adversaire. Un match ne se gagne pas en ayant la meilleure possession mais bien en marquant plus de buts que l’autre équipe.

Comment la passion du football vous est-elle venue ?

passionné de football depuis    l'âge de 6 ans

C’est venu très tôt, vers 6-7 ans. J’ai été le premier à m’y intéresser dans ma famille car elle ne suivait pas le football. Mais je leur ai transmis cette passion car des membres de ma famille comme mes cousins s’y sont mis après. Même mon frère qui a trois ans de plus que moi est devenu psychologue du sport. Il travaille à Benfica. J’ai aussi quelques cousins qui ont commencé à travailler dans le foot. 

Vous avez la particularité d’avoir connu une carrière atypique puisque vous n’avez pas été joueur longtemps, vous êtes devenu entraineur très jeune…

J’ai fait une petite carrière de joueur, oui, puis j’ai fait des études pour devenir coach dès mes 26 ans. Je suis rapidement devenu adjoint. J’ai passé toute ma carrière à travailler, je l’ai menée pas à pas, d’abord comme adjoint puis comme entraineur principal. J’ai aussi connu des rôles différents lors de mes passages en Grèce au Panathinaikos, chez moi au Sporting Lisbonne et à Braga ou encore en Egypte à Zamalek.

On dit de vous que vous être très curieux et que vous êtes très intéressé par la culture de manière générale, vous confirmez ?

"en france je vais souvent au théâtre ou au cinéma"

(rires) Je suis une personne curieuse et intéressée par beaucoup de choses, oui. Je lis beaucoup de biographies par exemple. L’une des dernières que j’ai lues était consacrée à Nelson Mandela. J’aime beaucoup comprendre la manière dont ont vécu les gens. En France, j’ai l’habitude d’aller au théâtre et souvent voir des films en français. Au Portugal, on ne double pas les films, on met des sous-titres et nous ne sommes pas habitués. J’aime également beaucoup voyager : j’ai travaillé en Syrie, en Egypte, en Grèce et maintenant en France. J’ai joué dans presque tous les pays d’Asie aussi. Je pense vraiment avoir une mentalité ouverte

Vous évoquez la Syrie, c’est l’épisode le plus marquant de votre vie ?

On m’en parle souvent. Ça l’a été pour différentes raison. J’ai connu la guerre là-bas. J’ai été sélectionneur national et je suis resté très proche de mes joueurs qui étaient souvent très jeunes. Ils se sont beaucoup rapprochés de moi. Ça a fait de moi une personne différente. Sur le plan humain, ça a été quelque chose de fort. J’ai été plus d’une année et demie en Syrie. Les choses font que tu habites avec les personnes et que tu prends leurs habitudes, tu les écoutes. C’est différent. J’ai gardé des liens avec des joueurs et avec des traducteurs qui ont travaillé avec moi. J’ai d’ailleurs pris l’habitude de garder des liens avec les gens en général. Pour toutes ces raisons, ce n’est pas difficile pour moi d’arriver à Caen. Ça explique aussi pourquoi je ne suis pas du genre à vouloir tout changer. 

Vous avez dit que le football était évidemment votre passion lors de votre présentation. Alors, qu’est-ce qui vous plait dans le football pour que ce soit devenu aussi important dans votre vie ?

Les entrainements, premièrement. Ça me passionne de penser à ce qu’on va faire à l’entrainement puis d’étudier ça ensuite. Deux heures d’entrainement pour moi c’est une vraie réflexion. Je suis très agacé si un joueur arrive à l’entrainement et qu’il n’est pas à 100% parce que c’est notre vie de joueurs et d’entraineur. J’aime le travail avec mes adjoints, l’analyse des vidéos. Et ensuite les matchs, c’est vraiment quelque chose, bien entendu.

Vous supportez une équipe ? On imagine que vous êtes forcément derrière votre sélection nationale ?

Bien sûr. D’ailleurs, entrainer son pays, pour tout coach, c’est un rêve. L’Euro 2016 était incroyable et ce n’est pas parce que c’était contre la France (rires). Parce que s’il y a une deuxième équipe que je peux supporter maintenant, c’est bien l’équipe de France. Mais je suis bien sûr énormément derrière le Portugal. Quand j’étais jeune, j’étais plus pour le Sporting Portugal et après j’ai pu entrainer là-bas. Et maintenant je supporte le Stade Malherbe de Caen évidemment. On est forcément supporter de son club. D’ailleurs, je pense que quand on est entraineur, on reste derrière chaque équipe que l’on a coachée. 

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