Peux-tu nous parler de ce succès face au Havre (4-1) en 2006 ?
« C’est un match dont je me souviendrai toute ma vie, c’était mon premier derby normand et qui plus est à domicile. Il suffisait d’être un peu imprégné socialement dans la ville de Caen pour savoir que ce match face au Havre avait une saveur particulière. J’arrive facilement à me transcender et là c’était une double occasion pour le faire. Il y avait une superbe ambiance et c’est de mémoire mon seul but inscrit avec le Stade Malherbe. »
Est-ce que l’on peut vraiment considérer ce match comme un derby ?
« Je parlerais plus de suprématie régionale. Ce sont les deux clubs phares de la région mais le vrai derby du HAC c’est face au FC Rouen. À l’époque on dissociait parfaitement la Haute-Normandie et la Basse-Normandie. C’est cette rivalité-là qui était importante et pas vraiment celle entre deux villes d’un même département comme on peut souvent le voir. J’ai joué d’autres matchs assez chauds mais c’est celui qui m’a le plus marqué, les Havrais ne m’appréciaient pas trop.»
Tu te souviens de ce but justement ?
« Oui comme si c’était hier, je peux dire que mon seul but inscrit avec le Stade Malherbe a un peu marqué l’histoire. C’est un coup-franc excentré et quand j’arrive dans la surface, Antoine Devaux me chauffe et me dit « ne crois pas que tu vas marquer ». Nico Florentin le frappe parfaitement et je marque de la tête. Dans l’euphorie je commence à célébrer puis quelques secondes plus tard, je me suis souvenu de ce qu’il m’avait dit, c’est pour ça que ça a un peu chauffé derrière. »
Il y avait eu de très beaux buts ce soir-là…
« Oui surtout le deuxième, celui de Yo Gouffran, ça reste gravé dans ma mémoire. Le ballon est sur le côté droit et il y a une transversale qui est un peu longue. Et Lilian Compan s’arrache en faisant un ciseau avant que le ballon sorte, ça se transforme en passe décisive pour Yoann qui termine de la tête dans la surface. »
Cette saison 2005 / 2006 était assez particulière ?
« Il y avait eu beaucoup d’arrivées à l’intersaison avec ce projet de faire remonter le club. On fait un début de saison très compliqué mais on savait pourquoi, il fallait que tout ça prenne. Et la deuxième partie de saison est assez incroyable, on avait 14 points de retard sur le podium à la trêve. Je crois qu’on fait une série de 15 matchs sans défaite et on manque la montée pour deux petits buts. Au fur et à mesure que les matchs passaient, on devenait de plus en plus forts. La saison d’après, on était plus que jamais déterminés. Le coach a été obligé d’arrêter la première séance d’entraînement tellement il y avait d’engagement. »
Vous avez finalement réussi par monter la saison suivante…
« Oui et ça part de la fin de saison 2005 / 2006, il y avait tellement de frustration. Il y avait eu très peu d’arrivées à la mi-saison, on avait une équipe qui se connaissait par cœur. C’était un peu l’inverse de la saison d’avant, on fait une première partie exceptionnelle puis on joue à se faire peur, on valide la montée sur le dernier match. C’était un groupe incroyable, on était sûrs de nos forces. Je me souviens du stage d’été à Samoëns, on avait passé une soirée incroyable en boîte de nuit, tout le monde était là ! On s’était mis en 4-4-2 devant le videur, il nous avait pris pour des tarés. »
Pour revenir sur les rivalités, t’as connu d’autres derbys ?
« J’ai eu Reims / Sedan qui était assez chaud à l’époque et le Malaga / Séville en Espagne, c’était vraiment quelque chose. Après le match qui m’a le plus marqué, c’est ce Caen / Le Havre de 2006 ! On les avait déjà battu lors du Trophée des Normands et on ne s'appréciait pas trop, j’étais assez fan de ce genre d’atmosphère. »
