
Décidément, rien ne sera épargné au Stade Malherbe au cours de cet exercice 2014-2015. Dernier épisode en date avec ce déplacement dans l'Hérault. Un match qui pour de nombreux observateurs n'aurait jamais dû se dérouler. Au regard de la dégradation de l'aire de jeux, gorgée d'eau, le ballon ne pouvait ni rebondir ni rouler sur de larges bandes de la pelouse détrempée du stade de La Mosson qui aurait pu, à la vue des circonstances, se rebaptiser de "La Mousson".
"C'était impraticable", ne passait pas par quatre chemins Alaeddine Yahia. "Nous étions à mi-chemin entre le foot et le water-polo". Son de cloche identique dans le camp adverse en dépit de la victoire. "C'était complètement impossible de jouer", lâchait Bryan Dabo, le milieu du MHSC fauché dans la surface de réparation par une… flaque d'eau !
On peut, d'ailleurs, légitimement se demander si la sécurité des 22 acteurs était assurée. "Si nous nous basons uniquement sur l'intégrité physique des joueurs, cette partie n'aurait jamais dû avoir lieu", concédait Patrice Garande qui a, au passage, perdu dans cette inondation Julien Féret. Victime d'un tacle non maîtrisé de Mathieu Deplagne, le capitaine "Bleu et rouge" qui boitait à la sortie des vestiaires a été touché à la jambe droite.
La crainte d'un report en milieu de semaine
Des examens complémentaires dans la semaine permettront de déterminer l'éventuelle durée de l'indisponibilité du n°25 du SMC. "Il n'y a aucune méchanceté de la part du Montpelliérain qui prend le ballon dans un premier temps avant d'accrocher Julien dans un second. Ce sont les conditions qui ont rendu ce geste dangereux".
Pour autant, le coach caennais n'en voulait pas à Antony Gautier, l'homme en noir, d'avoir procédé au coup d'envoi. "C'est sûr que c'était compliqué. Maintenant, les arbitres ont pris la décision donc, il fallait jouer". Au-delà du contexte, le technicien normand redoutait un report qui aurait alourdi le calendrier de son équipe à une époque où la fraîcheur constitue un atout prépondérant dans la course au maintien.
"Ce n'était pas une solution idéale, mais ma crainte, c'était que nous ne puissions pas jouer. Les délégués nous avaient prévenus que le risque existait avec les prévisions météos annoncées. C'est toujours ennuyeux d'avoir des matches remis et à caser à cette période de la saison. Si cette rencontre avait été fixée au milieu de semaine entre Guingamp et Nice, ça m'aurait posé un problème. S'il restait trois mois de compétition, mon discours aurait été différent".
Une faute d'inattention qui coûte chère
Plutôt que de fustiger le directeur de jeu ou l'état déplorable de la pelouse, Patrice Garande déplorait l'absence de faculté d'adaptation de son groupe. "En première période, sur certains endroits, il était très compliqué de se faire des passes. Pourtant, nous avons insisté dans nos principes", analysait l'entraîneur malherbiste dont le plan de jeu initial, préparé toute la semaine en amont, s'est retrouvé caduc. "A la pause, nous avons essayé de rectifier le tir en prônant un style plus direct".
Plus que de renier leur identité, les "Bleu et Rouge" peuvent surtout regretter d'avoir concédé l'ouverture du score aussi rapidement sur un coup de pied arrêté. Une faute d'inattention qui coûte cher. "Si les deux formations sont déterminées et concentrées, ce type de match doit se terminer sur un 0-0 tranquille parce que toutes les situations que se sont créés les Montpelliérains, elles résultent d'erreurs de notre part à l'image de ces passes en retrait arrêtées par des flaques d'eau".
Une défaite qui ne modifie pas radicalement la position du SMC bien que les écarts se soient réduits après les succès, entre autres, de Reims et Toulouse. Un Téfécé qui a cédé son statut de premier relégable à Lorient. Des Merlus sur lesquels les Caennais possèdent encore trois unités d'avance avec une différence de buts favorable (-3 contre -11), comme avant cette 32e journée.