J2. La bonne étoile du Stade Malherbe

Le contexte

Deux équipes en quête de confirmation

Malgré sa victoire inaugurale aux dépens de l'OM, pas question de s'enflammer dans le camp normand. "Nous nous sommes mis dans une bulle toute la semaine pour rester les pieds sur terre", témoignait Vincent Bessat, excité comme tous ses coéquipiers à l'idée de disputer son premier match de la saison à domicile. Des propos corroborés par Patrice Garande : "Attention à ne pas tomber dans le piège de croire que parce que nous nous sommes imposés à Marseille, ça va être facile face à Toulouse". Un entraîneur surtout "impatient de voir si sa formation était capable de confirmer".

Un état d'esprit identique habitait le Téfécé. "L'idée est de bonifier notre succès à domicile (contre Saint-Etienne) en ramenant quelque chose à l'extérieur, que ce soit un ou trois points", commentait Stéphane Lièvre, l'ancien défenseur du Stade Malherbe, aujourd'hui membre du staff technique toulousain. Dominique Arribagé, le coach des "Violets", aspirait, lui, "à gâcher la fête" à d'Ornano pour les retrouvailles des coéquipiers de Julien Féret avec leurs supporters.

Les compos

Le même onze de départ qu'à Marseille

On ne change pas une équipe gagne. Un adage respecté à la lettre par Patrice Garande qui reconduisait un onze de départ similaire par rapport à celui qui s'est imposé au Vélodrome organisé, bien entendu, en 4-1-4-1. Il faut dire que le technicien caennais ne déplorait aucun suspendu ni blessé dans son noyau dur de 18 éléments même si Florian Le Joncour, victime d'une légère entorse de la cheville, Alexandre Raineau, se ressentant de douleurs au dos, avaient été contraints de déclarer forfait. Deux joueurs qui reprendront les séances collectives mardi. De leur côté, Louis Deschateaux, Jordan Leborgne et Jonathan Beaulieu étaient partis renforcer la réserve⁽¹⁾.

Du côté toulousain, Dominique Arribagé, en dépit d'un système de jeu identique (4-3-2-1), procédait, contraint et forcé, à plusieurs modifications. Titulaires la semaine précédente lors de la victoire contre les "Verts", les latéraux Marcel Tisserand et Matheus, blessés pendant le dernier entraînement, étaient finalement restés en Haute-Garonne. Pour les remplacer, le coach du Téfécé optait pour Pavle Ninkov et François Moubandjé. Expulsé pour un tacle non maîtrisé durant la première journée, Aleksandar Pesic était, lui, suspendu tandis qu'Abel Aguilar, touché à la malléole, et Pantxi Siriex qui s'est fracturé le petit orteil, se trouvaient indisponibles.

⁽¹⁾Victoire 3-1 face au Mans (CFA2).

Le film du match

Le "coup de boule" de Damien Da Silva

• 10'. Après avoir déclenché la première banderille quelques instants auparavant, Jonathan Delaplace retentait sa chance ; la reprise du n°6 du SMC à l'entrée de la surface de réparation, consécutive à un centre en retrait de Julien Féret, frôlant le poteau droit de Mauro Goicoechea.
• 23'. Sur une remise de Martin Braithwaite, Trejo perfore la défense caennaise plein axe avant de décaler Braithwaite dans les 16,50 mètres, mais l'avant-centre danois perdait son duel face à Rémy Vercoutre ; le gardien du Stade Malherbe repoussant son tir à angle fermé.
• 29'. A la conclusion d'un magnifique mouvement collectif à une touche de balle, Wissam Ben Yedder, à la suite d'un centre de Pavle Ninkov, croisait trop sa tête.
• 35'. Il faut un retour in extremis de Féret à la limite des 16,50 mètres puis un dégagement en catastrophe de Damien Da Silva sur la ligne des 5,50 mètres pour éviter le pire aux locaux.
• 42' et 45'. En l'espace de trois minutes, Andy Delort plaçait deux coups de tête, le premier après un centre d'Emmanuel Imorou, le second sur une remise de Da Silva consécutive à un corner, mais aucun des deux n'attrapait le cadre de l'ultime rempart toulousain.
• 43'. Entre-temps, Ben Yedder, profitant d'un ballon perdu d'Alaeddine Yahia, se présentait seul, bien que légèrement décalé sur le côté gauche, devant Vercoutre, mais le portier des "Bleu et Rouge" se montrait, une nouvelle fois, impeccable.
• 66'. Après une récupération dans la moitié de terrain adverse de Yahia, l'enchaînement roulette - frappe du gauche de Vincent Bessat mettait en difficulté Goicoechea.
• 68'. But - Sur un coup franc de Féret, Da Silva, coupant parfaitement la trajectoire au premier poteau, plaçait une tête des 15 mètres qui va se loger dans les filets du gardien du Téfécé. SM Caen 1-0 Toulouse
• 79'. A la suite d'un une-deux entre Delaplace et Bessat, le milieu récupérateur caennais adressait un centre en retrait à destination de Yahia dont la reprise du plat du pied en déséquilibre échouait au ras du montant des visiteurs.
• 93'. Sur le corner de la dernière chance, la tête Ben Yedder, après une remise de l'un de ses partenaires, heurtait la transversale avant de rebondir en dehors des cages normandes ce que la "goal line technology" confirmait.

L'info

Caen en tête de la L1... et Imorou touché au mollet

Ce classement est, bien entendu, anecdotique au bout de deux journées, mais un Stade Malherbe trônant au sommet du classement est suffisamment rare pour être souligné. S'ils avaient déjà occupé cette position la saison dernière au soir de la première journée à égalité avec tous les autres vainqueurs ce soir-là, les hommes de Patrice Garande siègent, cette fois-ci, seuls dans le fauteuil de leader. Même s'ils pourront être rejoints dimanche par Reims, Bastia et le PSG, les Caennais auront la satisfaction, en lisant la presse demain matin (dimanche), de se voir en tête de la Ligue 1.

A l'inverse, le club normand a enregistré une mauvaise nouvelle avec la blessure d'Emmanuel Imorou. Sorti à la 51' à la suite d'une accélération, le n°15 du SMC pourrait souffrir d'une élongation au mollet. Le latéral gauche s'est, d'ailleurs, fait poser une poche de glace sur son muscle. "Plusieurs autres joueurs souffrent de bobos", ajoutait Patrice Garande, référence, entre autres, à la béquille reçue par Chaker Alhadhur, le remplaçant d'Imorou.

La réaction

Patrice Garande : "Nous avons été chanceux"

"Le point positif, c'est d'avoir gagné parce que hormis les 20 premières minutes, nous avons été très pauvres techniquement. Dans notre organisation défensive, nous avions toujours un temps de retard. Nous avons perdu le fil du match. Nous avons bénéficié également d'un brin de réussite. Nous avons été chanceux", analysait, lucide, Patrice Garande.

"Maintenant, ce résultat est significatif du comportement et de l'état d'esprit qui se dégage de l'équipe. Après, pour durer, il faudra afficher un meilleur visage. Le paradoxe, c'est que nous l'avons emporté sur coups de pied arrêtés ; un domaine où l'on craignait les Toulousains".

P.Garande "Match très moyen sur de nombreux points en dehors de nos 20 premières minutes" #SMCTFC pic.twitter.com/8OoZENZirp

— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 15 Août 2015