
Le contexte
Le Stade Malherbe sur une voie royale
De retour en Ligue 2 après deux saisons passées au sein de l'élite, le Stade Malherbe se donne les moyens d'accéder immédiatement à l'étage supérieur en conservant une grande partie de son effectif de l'exercice précédent (Jérémy Sorbon, Grégory Proment, Benjamin Nivet) et en faisant revenir l'expérimenté Grégory Tafforeau, libre de tout engagement. Des cadres auxquels s'ajoutent des jeunes éléments issus du centre de formation à l'image de Youssef El Arabi et Sambou Yatabaré.
Une mayonnaise entre anciens et nouveaux qui prend rapidement. Surfant sur une entame de championnat exceptionnelle (9V-3N lors des 12 premières rencontres), les Normands, installés dans le fauteuil de leader depuis la cinquième journée, réalisent un temps de passage à mi-parcours impressionnant. Avec 41 points à l'issue de la phase aller, les "Bleu et Rouge" s'adjugent le titre honorifique de champion d'automne haut la main.
Au moment de recevoir une formation guingampaise qui, elle, lutte pour sa survie à ce niveau (18e avec une longueur de retard sur le premier non-relégable, Châteauroux), les partenaires de Nicolas Seube disposent d'un confortable matelas d'avance dans l'optique d'une montée en L1 avec 12 unités de plus que le quatrième, Arles-Avignon, sans oublier une différence de buts largement favorable.
Le film du match
Merci Alexis Thébaux !
Au bout seulement de 120 secondes de jeu, les Caennais manquent de se faire surprendre ; Gilmar Santos butant sur Alexis Thébaux. Une intervention qui donne le ton de la soirée pour le portier normand. Quelques instants avant la pause, le gardien du SMC effectue une double parade salvatrice, tout d'abord sur un dégagement malencontreux de son coéquipier Grégory Tafforeau puis en se couchant à la vitesse grand V dans les pieds de Gilmar (42').
Entre-temps, les locaux ont ouvert la marque par Steeven Langil ; le meilleur buteur du Stade Malherbe s'y reprenant à deux fois pour inscrire sa neuvième réalisation de la saison, la première en 2010 (1-0, 40'). Au retour des vestiaires, malgré ce court avantage au tableau d'affichage, les hommes de Franck Dumas souffrent toujours autant. Il faut un arrêt spectaculaire de Thébaux face à Richard Soumah pour empêcher les Guingampais d'égaliser (73').
Portés par un ultime rempart en état de grâce, les partenaires de Nicolas Seube consolident leur victoire dans les ultimes instants par l'intermédiaire de leur banc. Sur un centre millimétré de Julien Toudic, Rajiv Van La Parra, d'un plat du pied, double la mise (2-0, 87'). Le premier but sous les couleurs "Bleu et Rouge" pour le Néerlandais. Deux éléments qui avaient remplacé pendant le second acte Steeven Langil et Youssef El Arabi.
La réaction
"Une très belle affaire sur le plan comptable"
"Nous nous attendions à un match difficile. Nous n'avons pas été déçus, car les Guingampais ont bien joué. Ils sont dans une situation difficile, mais en continuant de cette manière, ils devraient s'en sortir. Un grand coup de chapeau à Alex (Thébaux) qui a sauvé les meubles sur quelques occasions", analyse un Franck Dumas reconnaissant également un brin de chance. "Le foot, c'est comme ça. Quand vous vous trouvez en haut, la réussite vous accompagne souvent, et il en faut pour rester devant".
En dépit des 14 points supplémentaires par rapport au quatrième que leur confère cet énième succès, aucun caennais ne crie victoire avant l'heure même s'ils avouent avoir accompli un pas supplémentaire vers leur objectif. "Sur le plan comptable, nous réalisons une belle affaire. Comme à Arles (lors de la journée précédente conclue sur un 0-0), nous avions une occasion d'augmenter encore un peu notre avance et, cette fois-ci, c'est réussi".
La suite de la saison
Un titre de champion comme cerise sur le gâteau
Nonobstant une phase retour nettement moins probante (6V-10N-3D), notamment dans sa dernière ligne droite, le club du président Jean-François Fortin, toujours aussi solide défensivement (les Normands termineront avec l'arrière-garde la plus imperméable de L2 avec seulement 30 buts encaissés), assure sa montée au sein de l'élite du football français dès la 33e journée après un nul contre Nîmes.
Cerise sur le gâteau, les protégés de Franck Dumas décrochent le titre de champion de France, le deuxième dans cette division pour le SMC après celui obtenu en 1996. Mais pour être sacrés, les "Bleu et Rouge" attendront l'ultime sortie et un succès à Nantes (3-1). Il faut dire que le dauphin brestois, revenu à hauteur de son concurrent caennais au soir de la 27e journée, a poussé dans ses derniers retranchements le Stade Malherbe.
L'épilogue est beaucoup moins heureux pour l'En Avant Guingamp, relégué en National, un niveau que les Bretons n'avaient plus fréquenté depuis plus de 30 ans, au terme de cet exercice 2009-2010. Toutefois, cette descente amorce le début du renouveau pour les "Rouge et Noir" avec l'arrivée sur le banc d'un certain… Jocelyn Gourvennec. Un entraîneur qui conduira, en l'espace de cinq saisons, l'EAG de la troisième division à la 10e place de Ligue 1.
Saison 2009-2010 - 24e journée - Vendredi 12 février
SM Caen - EA Guingamp 2-0
Stade Michel-d'Ornano. 11 087 spectateurs.
Mi-temps : 1-0.
Arbitrage de M. Dominique Julien.
Buts : Langil (40'), Van La Parra (87').
Avertissements : Proment (28'), Seube (92') à Caen ; Diallo (30') à Guingamp.
- SM Caen : Alexis Thébaux (g) - Jérémy Sorbon, Thomas Heurtaux, Grégory Leca, Grégory Tafforeau - Grégory Proment, Nicolas Seube (cap) - Steeven Langil (Rajiv Van La Parra, 78'), Benjamin Nivet, Juan Eduardo Eluchans - Youssef El Arabi (Julien Toudic, 58'). Remplaçants : Damien Perquis (g) - Pablo Barzola, Kandia Traoré. Entraîneur : Franck Dumas.
- Guingamp : Guillaume Gauclin (g) - Yves Deroff, Bakary Koné, Fabrice Colleau (cap), Felipe Saad - Mouri Ola Ogounbiyi, Moustapha Diallo (Igor Djoman, 74'), François Bellugou, Thibault Giresse (Richard Soumah, 69') - Mathieu Scarpelli (Moustapha Allaoui, 80'), Gilmar Santos. Remplaçants : Stéphane Trévisan (g) - Thierry Argelier. Entraîneur : Victor Zvunka.