J14. Malherbe veut procurer un peu de plaisir

Dans un climat chargé en émotions à la suite des attentats qui ont frappé Paris et le Stade de France vendredi 13 novembre, les "Bleu et Rouge" ont dû, malgré tout, préparer la réception d'Angers. "La semaine a été compliquée et demain (aujourd'hui), ce sera un rendez-vous particulier ne serait-ce que par le protocole d'avant-match", souligne Patrice Garande, référence à La Marseillaise qui sera chantée et à la minute de silence qui sera respectée en hommage aux 130 victimes avant le coup d'envoi.

Un coach du SMC qui n'avait, pour une fois, pas la tête au ballon rond, lundi, à l'heure de la reprise. "Le football m'a paru dérisoire. Nous avons fait le taf, mais sans plaisir bien que ça soit notre passion", témoigne le technicien caennais qui a salué le comportement de son effectif. "Le rôle d'un entraîneur consiste à impulser une énergie et à adopter un comportement positif vis-à-vis de son groupe. Cette fois-ci, j'ai surtout l'impression que ce sont mes joueurs qui m'ont énormément apporté".

Dans ces conditions, comment basculer en mode compétition avec une journée de Ligue 1 en ligne de mire et trois points en jeu ? "La difficulté, elle se situe là. Il faut bien sûr rejouer au foot. Maintenant, nous ne savons pas quel impact auront ces événements sur le déroulement de la rencontre", s'interroge Patrice Garande. "Chacun ressent les choses à sa manière". Pour Nicolas Seube : "L'équipe qui gérera le mieux ses émotions sortira vainqueur de cette partie".

Marseillaise et minute de silence avant le coup d'envoi

Des Normands qui, pendant 90', ont l'occasion de procurer un peu de baume au cœur aux 18 000 spectateurs attendus à d'Ornano. "Si nous pouvons donner quelques sourires, mais ce ne sera qu'infime", tempère Alaeddine Yahia. "La communion avec les gens sera importante", ajoute Nicolas Seube. "A la suite de cette tragédie, un esprit de solidarité s'est créé et il faudra en être à la hauteur. Compte tenu de notre médiatisation, nous nous devons d'avoir un comportement exemplaire".

Au-delà de ce contexte ô combien spécial, les partenaires de Julien Féret devront également appréhender des critères purement sportifs ; le Stade Malherbe, une fois n'est pas coutume, évoluant à 14 heures. "Cet horaire change la préparation du match par rapport au réveil des garçons, à leurs repas", explique Patrice Garande qui, afin de mettre ses troupes dans les meilleures conditions, a fixé trois séances cette semaine à ce créneau inhabituel avec un déjeuner programmé à 11 heures.

Une affiche entre le troisième, Caen, et le quatrième, Angers, avant cette 14^e étape de la L1, qui se disputera sous des températures fraîches. C'est le moins que l'on puisse dire. Si aucune averse n'est annoncée, le thermomètre n'excédera pas les 5° alors qu'il en faisait encore une quinzaine de plus il y a seulement huit jours. "Nous savons nous adapter", ne s'inquiète pas le coach des "Bleu et Rouge" qui se méfie à plus d'un titre de son prochain adversaire.

La deuxième place dans le viseur

"C'est un club qui nous ressemble. Il construit sur la durée avec un staff technique en place depuis longtemps. Il ne surfe pas uniquement sur l'euphorie de la montée, mais il bénéficie de tout le travail réalisé en amont. Je ne suis pas surpris de le retrouver dans cette position", indique un entraîneur du SMC ne croyant pas à une baisse de régime des Angevins qui restent, néanmoins, sur trois défaites de rang. "Physiquement, ils ont eu 15 jours pour se refaire une santé et mentalement, ils ne lâchent rien".

Face à l'impact athlétique du SCO, symbolisé par leur capitaine Cheikh N'Doye (1,92 m pour 90 kg !), déjà auteur de trois buts et d'une passe décisive, les protégés du président Jean-François Fortin, privés des services d'Emmanuel Imorou (en phase de reprise) et Jeff Louis (laissé à disposition de la réserve) devront se montrer vigilants sur les coups de pied arrêtés. "Ils sont redoutables dans ce secteur avec des gabarits impressionnants", confirme Patrice Garande qui ne veut, toutefois, pas réduire les "Noir et Blanc" à ce seul aspect du jeu.

"Il ne faudra pas chercher le combat dans le domaine aérien, car nous ne pourrons pas rivaliser. L'idée, c'est de mettre un maximum de rythme et de vitesse au sol. Plus nous insisterons dans ce secteur, mieux nous nous porterons", analyse le technicien caennais dont l'équipe pourrait, en cas de victoire au détriment du SCO, s'emparer seul de la place de dauphin du leader parisien.

A.Yahia "Le contexte de demain sera très compliqué la preuve avec #ANGFRA de mardi mais on va essayer de faire notre boulot" #SMCSCO

— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 21 Novembre 2015