Dennis Appiah : "Un moment que le club n'avait pas enchaîné trois saisons en L1"

La barre des 42 points synonyme de maintien, les ambitions du Stade Malherbe dans cette dernière ligne droite, les retrouvailles avec son ami Thomas Lemar, Dennis Appiah l'élément le plus utilisé par Patrice Garande depuis le début de la saison, a évoqué tous ces thèmes, et bien d'autres, à l'heure de retrouver l'AS Monaco, son club formateur avec lequel il a, notamment, remporté la Coupe Gambardella en 2011.
A l'image de sa prestation face aux "Verts", ici, en duel contre Nolan Roux, Dennis Appiah se porte de plus en plus souvent aux avant-postes. Il ne lui manque plus qu'un but.
A l'image de sa prestation face aux "Verts", ici, en duel contre Nolan Roux, Dennis Appiah se porte de plus en plus souvent aux avant-postes. Il ne lui manque plus qu'un but.

A la suite de la victoire du Stade Malherbe aux dépens de Saint-Etienne qui vous a permis d'atteindre la barre des 42 points, considérez-vous le maintien comme définitivement acquis ?

"J'ai du mal à me projeter sur tous ces calculs. Je n'ai pas encore assez d'expérience et ce sont des choses que je n'aime pas affirmer tant que mathématiquement ce n'est pas certain. Maintenant, sauf accident, nous pouvons estimer que nous serons en Ligue 1 la saison prochaine. Après, c'est déjà ce qu'il se disait quand nous avions 36 points…".

"Un objectif pour la fin de saison ? Ne jamais sortir du top 10"

Du coup, qu'ambitionnez-vous dans cette dernière ligne droite du championnat que vous allez disputer l'esprit libéré de toute pression ?

"Je n'aime pas le terme sans pression, mais c'est vrai que nous pouvons jouer sans penser aux conséquences d'un résultat négatif. Après, je trouve que nous avons déjà réalisé une bonne performance, car le club n'avait pas enchaîné trois saisons en Ligue 1 depuis un petit moment(1). Un objectif pour la suite ? J'aimerais bien rester tout le temps dans le top 10, car, cette année, nous n'avons jamais été classés dans la seconde moitié du tableau. Après, où dans la première ? Nous verrons à la fin".

Même si vous n'aimez pas parler de ça publiquement, est-ce qu'une éventuelle qualification européenne(2) trotte dans un coin de votre tête ?

"Forcément que notre quatrième position à dix journées du terme du championnat n'est pas anecdotique. Aujourd'hui que nous sommes là, nous n'allons pas laisser notre place aux autres. Si nous pouvons encore embêter quelques équipes, nous n'allons pas nous gêner. Il y a un coup exceptionnel à faire. Nous ne pouvons pas le cacher, mais il ne faut pas, pour autant, tirer de plans sur la comète, car c'est le meilleur moyen de s'ajouter une pression inutile".

Surtout qu'un adversaire de poids se présente à d'Ornano avec Monaco, solide dauphin du leader parisien…

"Il faut jouer le match sans tenir compte de notre situation au classement. Les Monégasques, certes, ne font pas vibrer cette année, mais c'est très costaud, difficile à manœuvrer. Au final, ils gagnent souvent 1-0 et se retrouvent deuxièmes du championnat. Maintenant, nous avons déjà démontré contre Rennes et dans le "Chaudron", alors que nous restions sur trois revers de rang, que nous possédions de belles ressources. Pourquoi ne pas réitérer une prestation identique devant nos supporters".

"Monaco, certes, ne fait pas vibrer, mais c'est costaud, difficile à manœuvrer"

Une affiche qui risque de se dérouler dans des conditions pour le moins difficiles avec une pelouse qui aura accueilli la veille le quart de finale de la Coupe de France entre Granville et l'OM…

"Quand nous jouons dessus, je n'ai pas l'habitude de revenir le lendemain pour voir dans quel état elle se trouve (rires). Si, en plus, la météo s'en mêle… Nous nous préparons au pire des scénarios, quitte à avoir une bonne surprise. Peut-être qu'il y aura un miracle dans la nuit. Mais ceux que ça énerve le plus, ce sont les Monégasques. Leur coach (Leonardo Jardim) a l'air très remonté. Ça peut constituer un avantage pour nous. Dans tous les cas, c'est l'équipe qui s'adaptera le mieux aux conditions qui l'emportera".

La venue de l'ASM est aussi l'occasion de revoir votre ex-coéquipier Thomas Lemar fouler le terrain de d'Ornano…

"Actuellement, Thomas est indispensable à Monaco. Je ne suis pas surpris par ses performances, car il a du talent. Il peut aller encore beaucoup plus haut, il n'a pas de limites. Avec son style, c'est plus facile dans une formation qui joue le haut du tableau, qui a le ballon. Des grosses écuries s'intéressent à lui ? C'est normal, compte tenu de son potentiel et de son âge. Comme je lui dis, il n'a que 12 ans (rires). Après, ça serait bien qu'il poursuive une saison ou deux de plus à Monaco d'autant plus si le club dispute la Ligue des Champions. Ensuite, toutes les portes s'ouvriront".

A titre personnel, vous pourriez enchaîner une 53e titularisation consécutive toutes compétitions confondues(3) face au club de la Principauté…

"Je trouve ça normal. Ce n'est pas comme si nous jouions tous les trois jours. Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a eu la trêve estivale entre-temps. Après, je ne vais pas mentir. Pendant notre mauvaise série en 2016, j'étais un peu fatigué. Ça commençait à tirer de partout y compris avant Rennes et Saint-Etienne. Mais le plus important, c'est d'arriver en forme le jour du match. Au fil de la semaine, ça va toujours de mieux en mieux".

"En première mi-temps à Saint-Etienne, j'ai pris un pied de folie"

A l'image de votre prestation à Geoffroy-Guichard dans un schéma à trois défenseurs centraux qui vous offrait plus de libertés, on vous voit également prendre de plus en plus de responsabilités sur le plan offensif…

"Ce système nous a permis à Vincent (Bessat) et à moi d'attaquer sans frein à main, avec toujours une sécurité derrière nous. En première mi-temps, j'ai pris un pied de folie. Je me suis éclaté sur le terrain. J'ai réussi à combiner avec Ronny (Rodelin) et Andy (Delort). Je n'avais pas l'impression d'être latéral. Un but ? Il ne me manque que ça. Je me fais chambrer tous les jours. Avec les occasions que je me suis procurées dans les deux derniers matches, on me dit que j'ai grillé mes chances. Après, je ne focalise pas dessus. Je passe rapidement à autre chose".

Avez-vous une pris décision concernant votre avenir international alors que vous avez fréquenté toutes les équipes de France jeunes des U16 aux U20, mais que vous avez aussi des origines ghanéennes via vos parents ?

"Plusieurs joueurs binationaux de l'effectif comme Jordan (Adéoti), Manu (Imorou) ou Alae (Yahia) m'en parlent. Pour le moment, je ne pose pas la question, car aucune des deux sélections ne m'a contacté. Après, représenter un pays, c'est un honneur pour un joueur. Si un jour, je devais défendre les couleurs du Ghana, ça ne serait pas uniquement pour le sportif, mais cela s'inscrirait dans une démarche plus personnelle".

  • L1. J29 - SM Caen (4e) / Monaco (2e), vendredi 4 mars à 20 h 30 au stade Michel-d'Ornano.

(1)Le SM Caen n'est resté trois saisons de rang en première division qu'à une seule reprise ; lors de son premier passage en D1 qui a duré sept ans entre 1988 et 1995.

(2)Si des équipes classées aux quatre premières places du championnat remportent la Coupe de France et la Coupe de la Ligue, les six premiers de Ligue 1 seront qualifiés pour une Coupe d'Europe la saison prochaine.

(3)Dennis Appiah n'a plus manqué un match du Stade Malherbe depuis le 12 décembre 2014 et un déplacement à Lyon !

Dennis Appiah

  • Né le 9 juin 1992 (23 ans) à Toulouse (Haute-Garonne). Français.
  • Latéral. Droitier. N°12.
  • 1,79 m pour 68 kg.
  • Clubs précédents : Toulouse Pradettes (1999-2004), Toulouse Fontaines (2004-2007), Monaco (2007-2013).
  • Palmarès : Coupe Gambardella 2011, champion de France de Ligue 2 en 2013.
  • International français des U16 aux U20.
  • Cette saison : 30 matches dont 28 en Ligue 1. Tous comme titulaires (2 520').

 

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