
Bien que Toulouse, Lorient et Reims, soit autant de concurrents directs dans la lutte pour le maintien, l'aient emporté durant cette 36e journée, le Stade Malherbe a effectué une magnifique opération dans l'optique de la course contre la relégation. 13e (avant le match de Nice) alors que seulement deux rencontres figurent au calendrier avec 42 points et la différence de buts la plus favorable des formations du dernier tiers du classement, les Normands disposent, désormais, de cinq longueurs sur le 18e.
Même en envisageant la pire des hypothèses d'une double défaite face à Bastia et contre Evian, ce pécule pourrait suffire pour se sauver. "Mathématiquement, il nous manque encore un petit quelque chose", se montre prudent Patrice Garande. "Au minimum, nous sommes assurés de disputer une finale lors de la dernière journée. Maintenant, nous allons tout mettre en place pour éviter ce scénario et rapporter un résultat de Bastia afin de terminer le championnat sur une fête avec une ambiance comme aujourd'hui (samedi), mais sans pression".
S'ils se retrouvent dans une situation aussi confortable, les coéquipiers de Nicolas Seube, une nouvelle fois monstrueux en sentinelle, le doivent à leur formidable production aux dépens de l'OL. "Nous avons été très performants sur le plan défensif en empêchant Lyon de s'exprimer. Offensivement, fidèles à nos habitudes, nous avons réussi à nous projeter rapidement vers l'avant en passant sur les ailes dès la récupération du ballon", analyse le technicien des "Bleu et Rouge".
Et dire que rémy Vercoutre était diminué
Un succès que les Caennais ont construit, en partie, au niveau tactique. "Défensivement, Sloan (Privat) avait pour consigne de se situer dans la zone de Gonalons pour le contrarier, qu'il ne touche pas de ballons et ne joue pas vers l'avant. Après, nos milieux devaient gérer Tolisso, Ferri et Grenier plus particulièrement pour Nico (Seube)", détaillait le coach du SMC qui n'oubliait pas de saluer "le gros travail des éléments de côté".
Opposé au 4-4-2 avec un milieu en losange d'Hubert Fournier, le 4-1-4-1 avec un Nicolas Benezet excellent dans le cœur de jeu a parfaitement fonctionné. "Comme il se trouve actuellement en forme, la prestation offensive de Nicolas ne m'a pas surpris, mais j'ai aimé son implication défensive. Il s'est mis au diapason de ses partenaires. Pour réussir de telles performances, tout le monde doit se sacrifier pour l'équipe".
Un collectif sublimé, donc, par les individualités à l'image également de la prestation quatre étoiles de Rémy Vercoutre pourtant diminué par une douleur à une hanche qui lui a valu une inflitration avant le coup d'envoi. Face à son ancien club, le gardien caennais a réalisé une demi-douzaine de parades dont quatre exceptionnelles. "Rémy nous a permis de rester dans le match à un moment où nous n'étions pas très bien. Quand on engage des joueurs avec une telle expérience, c'est aussi pour que dans ces rencontres-là, ils nous les fassent gagner", souligne Patrice Garande, rétablissant au passage certaines vérités.
L'impact psychologique de la victoire du PSG
"Des médias avaient émis des doutes sur notre gardien. Je pense, qu'aujourd'hui, Rémy a démontré l'étendue de ses qualités". D'ailleurs, même les journalistes ne s'y sont pas trompés. Le quotidien L'Equipe accordant à l'ultime rempart du Stade Malherbe la meilleure note, ex æquo avec Nicolas Benezet, chez les Normands avec un huit sur dix.
Une victoire d'autant plus méritante que l'OL venait dans le Calvados pour valider son billet pour la Ligue des Champions et entretenir un espoir de sacre national. Une bataille pour le fauteuil de leader qui a, peut-être, joué un rôle clé dans l'approche psychologique de cette affiche. Avec le triomphe éclatant la veille du PSG au détriment de Guingamp (6-0), les chances des protégés du président Jean-Michel Aulas de conquérir un huitième titre se retrouvaient quasiment nulles y compris en cas de succès à d'Ornano.
"Ce résultat m'a interpellé, car Lyon espérait toujours que Paris commette un faux pas. Même s'ils pouvaient penser que le PSG batte Guingamp, les Lyonnais ne s'attendaient pas à cette démonstration. En voyant évoluer cette équipe de Lyon et dans le comportement de certains joueurs, j'ai senti qu'ils ne croyaient plus au titre", avance Patrice Garande dont la formation en battant l'OL a offert le titre sur un plateau au Paris Saint-Germain.
Les réactions de P.#Garande, R.#Vercoutre et @NicolasBenezet après SM caen - @OL (3-0) http://t.co/LzJgI1AQLs #SMCOL #SMCaen #Ligue1
— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 10 Mai 2015