Une couverture accrue
Parmi les chantiers du centre de formation, le renforcement du recrutement fait partie des priorités. À son arrivée l’été dernier, Stéphane Nado a pu constater la grande efficacité du travail réalisé par les deux (seuls) recruteurs chargés du scouting. La volonté du club a donc été de renforcer ses moyens humains pour accroître sa présence dans des régions encore peu parcourues. Depuis septembre dernier, six nouveaux recruteurs ont donc rejoint le Stade Malherbe, permettant au club d’étendre sa zone de recherche qui couvre désormais le Grand Ouest français. Ainsi, le club augmente sa capacité à repérer les profils susceptibles de l’intéresser et optimise sa réactivité à concrétiser la venue au centre des jeunes ciblés.
Bon pied, bon œil et tête bien faite
À l’instar des autres clubs professionnels de l’hexagone, le Stade Malherbe se penche naturellement sur des garçons dotés de qualités au-dessus de la moyenne. « Par définition, un jeune joueur ne peut être complet. Pour proposer un projet, l’essentiel est donc de repérer chez un garçon au moins une qualité sportive forte en fonction du poste où il évolue. Forcément, nous ne sommes pas insensibles à la technique, à la perception du jeu, et à toute forme de vitesse », précise Stéphane Nado. Pour autant, si les qualités sportives du joueur sont des attributs indispensables pour une entrée au centre, les valeurs humaines sont au moins aussi importantes. « Un garçon doté de qualités indéniables mais qui ne rentrerait pas dans le profil avec les bonnes valeurs peut se voir refuser une proposition de projet » poursuit le directeur du centre de formation.
Une fois arrivé au centre, chaque jeune est encadré dans plusieurs compartiments de sa vie. Pour mener à bien le « triple projet » (sportif, scolaire et humain) cher à Stéphane Nado, le centre de formation mise sur l’épanouissement des garçons en leur donnant tous les outils de la réussite. Pour le Réunionnais Yoël Armougom, arrivé à Caen à l’âge de 18 ans, l’adaptation aurait pu être plus compliquée s’il n’avait pas bénéficié du soutien des encadrants sportifs et éducatifs. « L’éloignement avec la famille et le changement culturel, c’était un peu compliqué au début. Toutes les personnes au club se sont impliquées pour que mon intégration se passe bien. Au final le résultat est positif car j’ai pu signer mon premier contrat professionnel en mai 2018 » se félicite le latéral gauche. Pour Jessy Deminguet, lui aussi professionnel depuis l’année dernière, son passage au centre de formation se résume en un mot : « exceptionnel ». Arrivé à Caen alors qu’il était âgé d’à peine 13 ans, le milieu de terrain ne tarit pas d’éloges sur la qualité du travail fournit par son club de cœur tout au long de sa formation. « Je suis arrivé tout jeune garçon et je suis ressorti du centre en tant qu’homme. Tout a été mis en œuvre pour que je réussisse sur le plan sportif mais aussi sur le plan personnel et scolaire grâce au tutorat » confie le joueur natif de Lisieux, un brin nostalgique de cette époque marquée par de grands moments de solidarité et de partage avec ses copainss du centre, comme lors des sorties bowling par exemple.
Le Stade Malherbe se doit par ailleurs de fournir aux jeunes un bagage culturel, une ouverture d’esprit et des valeurs en adéquation avec leur projet sportif et personnel. Les initiatives des éducateurs travaillant au centre sont là pour répondre à ces besoins. Depuis septembre dernier, les jeunes Malherbistes ont accueilli divers intervenants comme SOS Homophobie, la LICRA, le Crédit Agricole, ou encore So Foot venu faire du « média training ». Toutes ces interventions leur permettent d’être sensibilisés et préparés aux problèmes qu’ils seront susceptibles de rencontrer au cours de leur parcours. Mais le côté ludique de la formation n’est pas en reste puisque plaisir et sérieux se mélangent parfois pour donner lieu à des projets culturels qui resteront sans doute dans la mémoire des jeunes Vikings. Pour exemple, cette année, sept d’entre eux se sont lancés dans un projet artistique qui débouchera sur la création d’une chanson. Un investissement personnel qui a pour vertu d’inciter à travailler en groupe, renforçant ainsi l’esprit d'équipe, de solidarité et de fraternité.
L’objectif sportif
La réussite sportive reste bien l’objectif principal, tant pour le club qui investit financièrement et humainement, que pour les joueurs qui font nombre de concessions pour parvenir à leurs rêves de devenir professionnel. Là aussi, rien n’est laissé au hasard pour permettre à chacun d’arriver à ses fins. Avec en son sein des jeunes joueurs précoces, le centre de formation a créé cette année un groupe « élite » qui rassemble les meilleurs éléments. Par cette initiative, Stéphane Nado souhaite renforcer et accélérer la progression de ceux dont les qualités permettent de franchir les paliers plus rapidement que les autres. Des passerelles entre les niveaux ont été instaurées et débouchent sur des séances d’entrainements où les meilleurs talents peuvent se confronter entre eux, sans distinction d’âge. « Lorsqu’ils sont confrontés à des niveaux supérieurs, les jeunes sont dans l’obligation de se dépasser encore plus car tout va plus vite, la technique doit être plus précise et la lecture du jeu doit se faire plus rapidement » déclare Stéphane Nado. Ainsi, à raison de deux séances par semaine, certains joueurs évoluant en N3 et en U19 vont s’entrainer avec le groupe professionnel. D’autres sessions d’entrainements regroupent près d’une quinzaine de joueurs issus des U16/U17/U19 et N3.
Dans ce groupe « élite », on retrouve de jeunes joueurs dont les qualités ne sont pas seulement appréciées par le club, mais aussi par la Fédération nationale qui les convoque en sélection nationale lors de rassemblements à Clairefontaine pour préparer matchs amicaux ou compétitions internationales. À ce jour, le centre de formation du Stade Malherbe ne compte pas moins de 6 joueurs invités à jouer régulièrement sous le maillot tricolore. C’est le cas pour : Alexis Beka Beka (U18), Johann Lepenant (U17), Kélian Nsona (U17), Estéban Picot (U17), Destiné Jopanguy (U16) et Jason Ngouabi (U16). Pour les U17 convoqués en sélection, des échéances relevées sont à venir fin mars. Ils participeront au tour élite pour tenter de se qualifier pour l’Euro qui se déroulera du 3 au 19 mai en République d’Irlande. Le Championnat d’Europe déterminera par ailleurs les cinq qualifiés européens pour la Coupe du Monde de la FIFA qui se déroulera au Pérou du 5 au 27 octobre 2019. Les U16 tricolores sont eux actuellement au tournoi de développement UEFA à Saint Georges’s Park de Burton (centre national de la fédération anglaise). Un déplacement qui s’est fait sans Destiné Jopanguy, bléssé. Au mois d’avril, les deux joueurs participeront très certainement au tournoi de Montaigu avec 3 rencontres prévues: Espagne le 16, Mexique le 18, et Brésil le 20.
Tous ces jeunes joueurs imiteront peut-être Jessy Deminguet, Yoël Armougom, Thomas Callens, Evens Joseph, Johann Lepenant, Youn Zahary ou encore Brice Tutu dont les récentes signatures de leur premier contrat professionnel démontrent que tout vient à point pour les plus méritants.
Au Stade Malherbe, il y aura toujours de la place pour le talent !
