
La vérité d’un jour…
Lorsque les hommes de Michel der Zakarian s’étaient déplacés en Normandie, la saison de chacun avait une toute autre teneur. Après avoir connu une première journée compliquée, les Héraultais avaient débarqué à Caen auréolés de cinq matchs sans défaite, et avec 17 points au compteur. De leur côté, après deux prestations probantes, contre Nice (1-1) et Lyon (2-2), les Caennais étaient toujours dans l’attente de leur premier succès à domicile. Le résultat avait été une opposition enlevée, où le manque de maîtrise des deux équipes avait considérablement ouvert le jeu et créé du spectacle (2-2). Les trajectoires, par la suite, se sont considérablement opposées : à la faveur de son trio offensif Delort, Laborde, Mollet, Montpellier est allé tutoyer les hauteurs du classement, tandis que Caen a peiné à enchaîner les bons résultats, sans pour autant jamais se démunir dans l’adversité. Mais nous n’en étions qu’aux mois d’automne et, depuis début décembre, les Sudistes peinent à gagner (six matchs sans victoire) et encore plus à marquer (deux buts en six rencontres). L’occasion est donc trouvée pour les Caennais de renouer avec le succès en Ligue 1 Conforama.
Les lendemains qui chantent
Une reprise, avec deux cadors du championnat sur son chemin, n’est jamais une mince affaire. Bien qu’ils n’aient pu faire mentir les pronostics, sans toutefois jamais démériter, les Caennais semblent avoir passé le plus dur. Non pas que l’équipe qui les accueillera ce dimanche dans le cadre de la 22e journée compte au rang des « petits » de ce championnat, loin de là. Mais le match de mercredi, même contre le Petit Poucet de la Coupe de France, a ravivé des espoirs qui s’étalaient encore comme les braises fumantes d’une fin de mois de décembre probante. D’aucuns pourraient arguer que la victoire contre Viry-Châtillon n’a fait qu’apporter l’éclat d’un score à la logique imparable du sport. Mais les Caennais ont su réunir, alors que d’autres se sont pris les pieds dans le tapis, toutes leurs qualités durant 90 minutes. Ils les ont transcendées même : de la solidité, une application exemplaire des directives, un jeu simple, mais porté vers l’avant, la réussite des leaders techniques. Ceux que l’on attendait, Faycal Fajr et son brassard en tête, ont répondu présent. Non uniquement pour assurer la place du chef d’orchestre, mais pour donner l’exemple, pour relancer ceux qui cherchaient un surcroît de confiance (Adama M’Bengue, Malik Tchokounté) et ceux qui foulaient les crampons pour la première fois dans la cour des grands (Jad Mouaddib). Yacine Bammou, quant à lui, a été une nouvelle fois décisif en Coupe et a agrémenté sa prestation des mêmes attitudes défensives entrevues dimanche dernier, contre Marseille. Et quand on sait que le pied gauche de Saîf-Eddine Khaoui n’a finalement rien à envier au coup de pied droitier de Florent Mollet, tous les espoirs sont permis. Bien évidemment, se présenter à la Mosson s’apparente à une mission périlleuse. Mais les Caennais semblent armés. Et pourraient, sans pour autant claironner, se donner la possibilité de vivre quelques lendemains chantants.