Professionnel à l'âge de 21 ans
Dès les premières foulées d’Anthony Gonçalves sous les rayures rouges et bleues, lors des matchs amicaux, il n’a pas échappé aux suiveurs du Stade Malherbe que leur nouveau numéro 17 avait ce soupçon de fougue dans ses appels et cet abondant volume dans son jeu. Lorsqu’il est sur le terrain, il est incontestable qu’Anthony Gonçalves donne de sa personne. « Je me suis toujours donné à fond pour ma famille ! » clame-t-il avec émotion. Issu d’une « famille modeste » comme il le rappelle, le milieu de terrain n’a pas oublié qu’il doit ses débuts à l’implication sans faille de ses parents quand bien même ces derniers n’avaient que peu de moyen. « Je n’oublierai jamais ce qu’ils ont fait pour moi, dès le début ça m’a donné une rage et cette rage, je l’ai toujours ! » Difficile alors d’aborder la carrière du nouveau capitaine malherbiste sans parler des siens.
Posé devant une tasse de café, entre une session d’entrainement et une séance de soins, le natif de Chartres a le regard qui brille à l’heure de revenir sur ses années au Stade Lavallois, le club qui l’a révélé dans le monde professionnel en 2009. « Mes débuts à Laval ont été l’aboutissement de beaucoup de sacrifices de ma part et de celle de ma famille, poursuit le milieu polyvalent arrivé cet été à Caen. Le jour où je suis devenu pro, j’ai vu de la fierté dans le regard de mes frères et de mes parents, c’était ma récompense. » Et quand on lui évoque doucement que le club lavallois est désormais indissociable du nom « Anthony Gonçalves », le joueur affiche un sourire presque gêné. « Ça me touche parce que les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est, notamment les nuits blanches parfois après les défaites, » explique-t-il, lui qui aura passé trois ans en possession du brassard de capitaine chez les Tangos.
Après neuf belles années à Laval où il aura intégré l’équipe première en National pour la laisser au 13èmerang de Domino’s Ligue 2, l’actuel milieu caennais rejoint le RC Strasbourg fraichement promu en seconde division. « Le meilleur choix de ma vie ! » n’hésite-t-il pas à affirmer en rendant un vibrant hommage au président du Racing Marc Keller, « un homme qui a le club dans ses tripes. » En Alsace, Antho Gonçalves va d’émotions en émotions, et dans des atmosphères indescriptibles, il connaît successivement une montée en Ligue 1 Conforama suivi d’un maintien explosif pour finir sur un titre en Coupe de la Ligue BKT au printemps dernier, bien qu’il n’ait pas pris part à la finale. « Ça a été ouf, magnifique ! » clame-t-il avec effusion au moment de faire le bilan.
C’est donc un joueur au parcours atypique mais disposant d’une expérience non négligeable du football français qui a posé ses valises dans la cité de Guillaume le Conquérant 23 juin dernier. Antho le Conquérant est devenu une pierre angulaire du nouveau projet malherbiste en l’espace de quelques semaines. Désormais âgé de 33 ans, il se sent d’ores et déjà comme un poisson dans l’eau à Caen. Blagueur, bon camarade, loin d’être avare en efforts sur les terrains, il est au crépuscule d’une carrière riche mais a encore beaucoup à apporter au Stade Malherbe qu’il a rejoint « pour le temps normand » comme il le glisse dans un sourire espiègle en passant sa main sur son bras droit, soit dit au passage tatoué en hommage à sa famille. « J’aime le football mais ma passion dans la vie, c’est le sourire de mes deux enfants, c’est ce que j’ai de plus précieux. »
En définitive, le nouveau capitaine des « rouge et bleu » a été « séduit par le projet » d’un club qu’il aurait déjà pu rejoindre par le passé. « J’ai toujours eu une bonne image du Stade Malherbe et des contacts avec le club, » explique-t-il. S’il a rejoint la Normandie, c’est une fois encore sur des considérations humaines, lui qui se dit séduit par le discours à la fois du président Fabrice Clément, du directeur sportif Yohan Eudeline et de l’entraîneur Rui Almeida. « On sent qu’ils veulent se battre pour le club avant tout et non pas pour eux. » Guidé par l’affectif et par son feeling, le numéro 17 du Stade Malherbe est au diapason de bien des acteurs du club : « Malherbe, ce n’est pas rien dans le paysage du foot français, pour moi, c’est un club de Ligue 1 qui a atterri dans la mauvaise division. » Porte-bonheur de Laval puis de Strasbourg, Anthony Gonçalves a la particularité d’avoir toujours su faire monter ses clubs avant de se lancer dans une autre aventure. Bis repetita avec le Stade Malherbe ?
