Sullivan Péan, un "amateur" chez les professionnels

Après avoir disputé seulement dix matchs avec le Stade Malherbe Caen en trois saisons, Sullivan Péan encore sous contrat amateur a fait son trou chez les professionnels. Lui qui était encore attaquant en première série à 14 ans profite de chaque instant, portrait.

À 21 ans, Sullivan Péan a déjà gardé le but du Stade Malherbe Caen à trois reprises cette saison
À 21 ans, Sullivan Péan a déjà gardé le but du Stade Malherbe Caen à trois reprises cette saison
  •  Une enfance dans le Nord Cotentin

« Je suis né en 1999 à Cherbourg et j’ai passé toute mon enfance du côté de Tourlaville dans le nord cotentin. J’habitais au Becquet, c’est un petit port où j’avais mes habitudes, j’y étais scolarisé. Je suis l’aîné d’une famille de quatre enfants. Je n’étais pas une personne à problème, j’ai eu une enfance assez classique avec ma bande de potes que j’avais eu foot. J’étais un élève moyen qui attendait la fin de la journée pour aller jouer dehors avec les copains. Même s’il ne faisait pas tout le temps très beau, on passait beaucoup de temps dehors notamment au city stade de Tourlaville. »

  •  La découverte du foot avec « tonton »

« Mes parents sont assez sportifs mais ils ne s’intéressaient pas du tout au football avant que j’en fasse. Du côté de ma mère, mon oncle a joué dix ans en première à Tourlaville avant de devenir entraîneur principal. Il n’est plus là aujourd’hui mais c’est vraiment lui qui m’a fait découvrir le football et qui m’a donné goût à ça. C’est le rêve de tout gosse d’en faire son métier mais je n’avais pas un plan de carrière bien défini comme certains peuvent l’avoir très jeune. »

  • Joueur de champ jusqu’à 14 ans

« Je crois que j’ai fait tous les postes, j’ai même terminé numéro 10. Je n’étais pas le meilleur joueur de l’équipe mais je me débrouillais. J’étais en section sport à Cherbourg et je me souviens avoir vu un spécifique gardien en 6e, ça m’avait marqué. La première saison U15 à Tourlaville il manquait un gardien et je me suis proposé. J’ai pris des sacrés buts la première saison mais je prenais plus de plaisir que sur le terrain. C’était quelque chose qui me correspondait, ce côté un peu kamikaze à devoir plonger partout ou se jeter dans les pieds de l’attaquant adverse. » 

  •  De la première série à la DH en un an…

« Matthieu Chevreau était l’entraîneur de Saint-Lô mais je l’avais aussi en section sportive au lycée et c’est lui qui m’a demandé de le rejoindre. Je suis passé de la première série en U15 à m’entraîner avec le groupe DH du FC Saint-Lô et le week-end je jouais en seniors avec l’équipe réserve. Je ne me suis jamais vraiment posé de questions, je n’avais rien à perdre . Je faisais pas mal d’erreurs mais j’avais encore beaucoup à apprendre, je n’avais que 16 ans. J’ai pris de la confiance assez rapidement grâce aux coachs et aux joueurs, être dans les buts en seniors à cet âge-là, ce n’est pas donné à tout le monde. »

  •  ... et de Saint-Lô au Stade Malherbe en quelques mois

« Finalement je n’ai fait qu’une saison au FC Saint-Lô. Philippe Duclos qui était recruteur pour le Stade Malherbe m’avait vu jouer à plusieurs reprises avant d’en parler à Eddy Costil. Mon coach de l’époque m’avait appelé pour me l’annoncer, je n’y croyais pas vraiment, ça allait tellement vite surtout que l’on venait de me refuser à la section sportive de Littré. J’ai fait une semaine d’essai avec le groupe réserve avant de signer mon premier contrat amateur. Encore une fois je me suis pas posé de question même si le cap a été un peu plus difficile à franchir. »

  •  Première saison galère en « rouge et bleu »

« Je n’étais pas prêt physiquement quand je suis arrivé ici. Je suis passé de trois entraînements par semaine à trois par jour. Au bout de trois semaines, je me fait triple entorse de la cheville puis je me casse le doigt et tendinite du genou. J’ai joué le dernier match de la saison avec les U19 face au Havre, c’est tout. La charge de travail était vraiment trop importante pour moi mais je n’ai jamais rien lâché. J’étais tout seul en appartement et je passais mes journées aux soins, c’était très long. »

  •  Une dizaine de matchs en trois saisons

« La saison qui suit je n’avais plus ces problèmes physiques mais j’étais troisième gardien en réserve derrière Thomas Callens et Marvin Golitin. J’ai passé toute la saison sur le banc de touche avant de jouer mon dernier match là aussi en fin de saison. J’étais content de pouvoir m’entraîner après une saison blanche. Puis la saison dernière je n’ai pas été gâté avec le COVID même si j’ai joué un peu plus quand même et il y a eu la montée. En tout et pour tout j’ai joué dix matchs officiels en trois saisons mais encore une fois je ne me suis jamais posé la question de partir. »

  •  Un amateur chez les professionnels

« J’ai toujours eu des contrats amateurs depuis que je suis ici et c’est encore le cas aujourd’hui. Le club voyait que j’étais un bosseur donc j’ai rempilé à chaque fois. J’ai toujours pris ce que l’on me donnait, j’avais pris goût au travail, je n’avais pas terminé ce que j’avais commencé ici. J’étais derrière tout le monde dans la hiérarchie mais on m’a donné ma chance et j’ai su la saisir. Je devais faire mon premier banc à Valenciennes la saison dernière et j’étais avec les pros en préparation cet été. J’étais tellement content de faire rien qu’une mi-temps en amical cet été, je me suis rendu compte que le travail portait ses fruits. »

  • Déjà sept matchs chez les professionnels

« Quand j’ai joué mon premier match face au Paris FC, je ne me suis pas rendu compte que j’allais disputé un match en pro. Je savais ce que j’avais à faire et je ne voulais pas me mettre de pression inutile. Tout est arrivé très rapidement, j’ai fait sept matchs depuis le début de saison alors que je ne m’attendais même pas à être dans le groupe. J’ai encore beaucoup de progrès à faire mais je le sais, je suis à l’écoute de tous les conseils que l’on peut me donner. Je suis en train de prendre énormément d’expérience et ça c’est très important. »

  •  La force tranquille

« J’ai envie de prendre tout ce que l’on me donne, ne pas laisser une seule miette et toujours y aller à fond. À côté de ça je suis quelqu’un de très tranquille. J’ai une vie déjà très rangée avec ma copine et je passe aussi du temps avec mes potes qui me soutiennent beaucoup. J’essaie de rentrer de temps à temps à Tourlaville mais avec le COVID c’est compliqué. J’aime bien passer de temps du côté de ma belle-famille, ils sont originaires d’Aunay-sur-Odon, on aime bien aller se ressourcer à la campagne. J’ai toujours été quelqu’un d’assez mature et de très autonome, j’ai découvert le monde des adultes très rapidement, ça a beaucoup joué. »

  •  Le club d’une région

« Le Stade Malherbe ça représente beaucoup pour tous les gamins qui jouent au football dans la région. J’ai commencé à être un mordu de football quand j’ai commencé à côtoyer le haut-niveau et forcément on regarde le club de sa région. Je venais beaucoup au stade surtout lors de la saison 2014 / 2015 avec Rémy Vercoutre ou encore Julien Féret. Puis je me souviens de ma signature ici, c’était le jour du maintien au Parc des Princes avec le but de Ronny. »

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