
L'attaquant guadeloupéen, qui a célébré le week-end dernier son dix-huitième anniversaire, se raconte. Rencontre avec un jeune homme réfléchi et attachant.
SES DEBUTS : "Guidé par l'envie de me dépenser"
"Avant de commencer le foot, j'ai touché à plusieurs sports. J'ai fait du tennis, de la natation... Plus qu'une passion pour le sport, j'étais surtout guidé par l'envie de transpirer, de me dépenser. A 6 ans, j'ai pris ma première licence à Sainte-Rose, tout près de chez moi en Guadeloupe. J'ai eu un cursus classique de jeune footballeur et, à l'âge de 12 ans, j'ai été sélectionné dans l'Equipe de Guadeloupe avant de rejoindre le Centre de Pré-Formation du département, deux saisons plus tard."
LE SM CAEN : "Détecté par Philippe TRANCHANT"
"En déplacement en Guadeloupe, Philippe TRANCHANT a assisté à l'une de nos séances d'entraînement au Centre de Pré-Fo. C'est lui qui m'a détecté. Il a apprécié mon profil, m'a revu plusieurs fois et me l'a ensuite fait savoir. Philippe m'a proposé de rejoindre le Centre de Formation du SM Caen. J'ai accepté et, dans un premier temps, je ne suis venu qu'en stage pour prendre mes marques progressivement. Quelques mois plus tard, j'ai rejoint la Normandie pour intégrer au quotidien le Stade Malherbe."
LA METROPOLE : "Sans ma famille, c'était dur"
"Pour l'intégration, j'ai été beaucoup aidé par les autres Guadeloupéens du club (NABAB, MILON, GUSTARIMAC) et l'encadrement du Centre de Formation. Au début, avec le climat, ce n'était vraiment pas simple. Ici, on ne voit pas beaucoup le soleil (sourire)... La première saison, ma famille, qui ne venait qu'épisodiquement en Normandie, me manquait beaucoup. Sans eux, c'était vraiment dur. On a toujours été très soudés et les savoir loin, ça me faisait mal. Lors de la deuxième année, ils m'ont rejoint. C'était bénéfique pour mon équilibre. Je suis très attaché à mes racines, à mes proches."
LE MODELE : "Livio, c'est plus qu'un grand frère"
"Ce que réussit Livio (NABAB) depuis quelques mois, c'est un exemple qui m'inspire forcément. Pour moi, c'est plus qu'un grand frère. Au quotidien, il me guide, me conseille, me protège, me recadre. Sa présence est hyper-importante pour moi. Il sait ce que je vis car lui aussi vient de la Guadeloupe et est arrivé en Métropole un peu plus tôt que moi. On passe beaucoup de temps ensemble, il m'aide énormément. Je suis très proche de lui."
L'EQUIPE DE FRANCE : "T'as toujours envie d'y retourner..."
"Ça fait maintenant trois ans que je suis appelé régulièrement en sélection. C'est une fierté exceptionnelle quand tu portes les couleurs de l'Equipe de France. La convocation, c'est une vraie récompense de tout ce que tu fais, du travail que tu effectues. Avec les Bleus, ce qui est extraordinaire, c'est surtout de disputer des compétitions officielles. Sérieux, quand tu joues un Euro ou une Coupe du Monde, même quand c'est en U17, tu n'as plus envie qu'on te l'enlève... T'as toujours envie d'y retourner. C'est tellement stimulant à vivre..."
SON CARACTERE : "J'ai cassé pas mal de manettes..."
"Depuis que je suis tout petit, j'ai un vrai instinct de compétiteur. Ce que j'aime, c'est gagner. Quand je joue à la PlayStation, c'est juste inimaginable. Je peux t'assurer que j'ai cassé pas mal de manettes (rires)... De toute façon, dès que je perdais, je balançais tout, j'étais très mauvais perdant. Pour moi, c'est un atout car ça me sert à avancer. Je veux toujours aller plus haut, plus loin. Quand t'as fait un truc, il faut toujours voir ce qu'il y a au-dessus, ne jamais te contenter de ce que tu as déjà... J'ai ça en moi."
SA VIE : "Ne jamais oublier que c'est une chance"
"Le foot, ç'a toujours été un rêve. Quand j'y repense, je me dis qu'il y a trois ans, j'étais sur mon île et que j'étais bien loin de tout ça. Je n'imaginais vraiment pas passer pro dans un club de Ligue 1. Aujourd'hui, j'ai atteint un premier objectif, mais il y en a encore plein d'autres à accomplir. Dans le foot, on te demande à 17 ou 18 ans, d'être plus mûr que tous les autres ados de ton âge. Ça peut représenter beaucoup de contraintes mais, au final, il ne faut jamais oublier que c'est une chance. On est des privilégiés d'avoir fait de notre passion un métier."
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