
Le contexte
Une équipe taillée pour remonter
Malgré l'énorme déception générée par la descente, la deuxième en quatre ans, qui n'a été officialisée que lors de l'ultime journée de la saison précédente avec une défaite contre Bordeaux sur un but de Yoann Gouffran (offrant par la même occasion le titre de champion de France aux Girondins), le Stade Malherbe n'entendait pas faire de vieux os en Ligue 2. Un niveau que le club normand fréquentait de nouveau après deux exercices passés en première division.
Si plusieurs titulaires indiscutables avaient fait leurs valises (Steve Savidan, Fahid Ben Khalfallah, Rémi Gomis, Reynald Lemaître et Vincent Planté), les dirigeants caennais s'étaient donné les moyens de leurs ambitions en conservant une grande partie de leur effectif à l'image de Jérémy Sorbon, Grégory Proment, Benjamin Nivet… Des cadres auxquels il fallait ajouter le retour de Grégory Tafforeau, libre de tout contrat, et l'émergence de jeunes pousses prometteuses tels Youssef El Arabi et Sambou Yatabaré.
Une politique qui, en dépit d'une élimination au premier tour de la Coupe de la Ligue à Sedan (2-0 après prolongation), portait immédiatement ses fruits. En ouverture du championnat, les Normands qui retrouvaient sur leur chemin Nantes, relégué également de Ligue 1, avaient donné le ton d'entrée en s'imposant sur la plus courte des marges grâce à une réalisation de Julien Toudic.
Le film du match
Youssel El Arabi déjà décisif
Avec trois matches au programme dans la semaine, Franck Dumas, l'entraîneur du SMC, déjà privé des services de Nicolas Seube, Grégory Proment et Grégory Tafforeau, alignait une composition fortement rajeunie dans un schéma en 4-2-3-1 pour défier des Bastiais rompus aux joutes de la Ligue 2 ; les Corses évoluant au sein de l'anti-chambre de l'élite depuis quatre saisons.
Si Salim Arrache et Pierre-Yves André chauffaient les gants d'Alexis Thébaux durant le premier quart d'heure tandis que Christophe Gaffory faisait passer une belle frayeur dans le camp des visiteurs (18'), ce sont les "Bleu et Rouge" qui ouvraient le score. A la suite d'un corner joué à deux entre Juan Eduardo Eluchans et Benjamin Nivet, la reprise de volée de Steeven Langil, oublié au second poteau, faisait mouche (0-1, 26').
Au retour des vestiaires, les locaux ne mettaient que trois minutes pour revenir à hauteur. Gêné par un troupeau de joueurs devant lui, Thébaux dévissait son renvoi du poing ce dont profitait Gaffory pour égaliser (1-1, 48'). En dépit d'une pression corse plus insistante dans ce second acte, ce sont les coéquipiers de Benjamin Nivet qui avaient le dernier mot grâce à une tête lobée de Youssef El Arabi, consécutive à une sortie ratée de Magno Novaes, le portier du SCB (1-2, 89').
La réaction
"Ces jeunes avaient tout à gagner"
"J'étais obligé de procéder à certains choix à cause des blessures, pour d'autres joueurs, j'ai pris des décisions. Les jeunes alignés avaient tout à gagner sur ce match, et tout à perdre. Ils ont bien répondu. Ça a marché. Si ça n'avait pas été le cas, on me serait tombé dessus", confiait Franck Dumas. "Ces jeunes espèrent réaliser une belle carrière, et ce genre de match forge le caractère parce qu'il faut se faire violence".
"Il y a du bien-être, de l'envie en ce moment chez eux. Je voulais m'en servir et jouer sur leur fraîcheur. L'objectif, c'est que tout le monde se sente concerné et s'investisse à fond", ajoutait le coach du Stade Malherbe. "A Bastia, nous avons souffert face à une belle équipe comme nous nous y attendions, mais nous nous en sommes sortis en formant, notamment, un bloc compact, costaud dans les duels".
La suite de la saison
Une montée, un titre, de la joie
Dans la foulée de leurs deux succès initiaux, les hommes de Franck Dumas réalisaient un début de championnat exceptionnel en alignant neuf victoires pour trois nuls lors des 12 premières journées. Il fallait attendre le 13e "épisode" de cette saison 2009-2010 pour les voir tomber à Brest (2-0). Une formation bretonne qui sera la seule capable de suivre le rythme effréné des Caennais.
En tête dès le cinquième match, les "Bleu et Rouge" ne lâchaient plus jamais leur fauteuil de leader, signant un temps de passage à mi-parcours tout simplement impressionnant. Avec 41 points au compteur après 19 rencontres dont 12 succès, les partenaires de Benjamin Nivet enlevaient le titre (honorifique) de champion d'automne haut la main.
Malgré une phase retour moins probante (6V-10N-3D), le Stade Malherbe, toujours aussi solide en s'appuyant sur la meilleure défense du championnat (seulement 30 buts encaissés) assurait sa (re)montée en Ligue 1 dès la 33e journée avant, cerise sur le gâteau, d'être sacré champion de France de Ligue 2, son deuxième titre dans cette division après celui de 1996.
Saison 2009-2010 - 2e journée - Vendredi 14 août
Bastia - SM Caen 1-2
Stade Armand-Cesari - 3 897 spectateurs.
Mi-temps : 0-1.
Arbitrage de M. Pascal Viléo.
Buts : Christophe Gaffory (48') pour Bastia ; Langil (26'), El Arabi (89') pour Caen.
Avertissements : Cubilier (8'), Harek (78'), Khazri (94') à Bastia ; Inez (17'), Yatabaré (78') à Caen.
- Bastia : Magno Novaes (g) - Eric Cubilier (Yannick Cahuzac, 80'), Medhi Meniri, Khaled Adonon, Fethi Harek - Serisay Barthelemy (Wahbi Khazri, 58'), Florent Ghisolfi, Fabrice Jau, Salim Arrache (Guy-Roland Niango, 82') - Christophe Gaffory, Pierre-Yves André (cap). Remplaçants : Dominique Agostini (g) - Johan Martial. Entraîneur : Philippe Anziani.
- SM Caen : Alexis Thébaux (g) - Pablo Barzola, Grégory Leca, Thomas Heurtaux, Romain Inez - Alexandre Raineau, Ismaïla N'Diaye - Steeven Langil (Youssef El Arabi, 56'), Benjamin Nivet (cap, Sambou Yatabaré, 56'), Juan Eduardo Eluchans - Julien Toudic (Kandia Traoré, 71'). Remplaçants : Damien Perquis (g) - Anthony Deroin. Entraîneur : Franck Dumas.